lundi 6 novembre 2017

Noir et blanc (Ivan Ivanov-Vano, 1932)

Noir et blanc évoque en à peine 3 minutes le racisme dans le sud des Etats-Unis. C'est un dessin très beau, des esquisses contrastées qui emportent le mouvement de l'animation. La caricature est très appuyée mais elle doit emporter l'adhésion sur la situation vécue chez l'ennemi américain. Soit un patron blanc, gros et qui mange à sa faim, opposé immédiatement à un Noir pauvre et dont la table est presque vide (ici un ananas aux tailles différentes). Le Noir est à genoux, son emploi consiste à cirer les chaussures du Blanc. Ce dernier se déplace dans une voiture de luxe pour inspecter ses propriétés : champs de canne à sucre puis son immense demeure. Dans les champs, un contremaître au gros ventre fait la sieste, il ne se réveille que pour saisir son fouet et lacérer de coups deux ouvriers qui avaient l'affront de vouloir se reposer un instant. Un pasteur, lui aussi gros, un homme noir à la solde du patron, vient sermonner les deux ouvriers un crucifix à la main. Dans l'automobile du patron, un pendentif représentant un Noir au bout d'une corde est accroché au pare-brise arrière. Le film poursuit sa critique avec une sombre évocation du lynchage des Noirs, seule réponse des Blancs pour les faire obéir et leur nier leurs droits fondamentaux. Une seule solution pour ces populations méprisées et exploitées : Lénine, comme le dernier plan le propose.










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