jeudi 9 novembre 2017

Le Retour de Don Camillo (Julien Duvivier, 1953)

Le Retour de Don Camillo est une suite immédiate du Petit monde de Don Camillo. A la fin du premier film, le curé était exilé par l’évêque dans un village perdu dans les montagnes. On le découvrait embarquer seul dans le train, Peppone avait forcé les habitants à ne pas venir lui dire au revoir sur le quai. Mais ses partisans catholiques étaient venus à la gare suivante lui donner quelques cadeaux d'adieu tandis que les troupes communistes allaient, le maire en tête, le saluer dans une gare encore plus éloingée.

Arrivé à bon port et les bras chargés de victuailles, Don Camillo (Fernandel) est conduit par un motard jusqu'au chemin qui mène au hameau. Il perd la moitié des cadeaux tant la moto file à vive allure et il se rend au presbytère, une maison minuscule où il est fort mal accueilli par la bonne du curé au caractère revêche. C'est surtout qu'elle a entendu parler du tempérament de Camillo, de ses bisbilles avec le maire communiste. Une porte s'ouvre sur l'église, d'une petite taille, tout comme le Christ en croix.

Don Camillo a beau s'adresser à Jésus, comme il en avait l'habitude, Jésus ne lui répond pas et rapidement, le moral du curé s'effondre. Au village, Peppone (Gino Cervi) peut enfin diriger les affaires sans se soucier des rodomontades du curé. En place de Don Camillo, il a été nommé Don César aussi inoffensif que Camillo était turbulent. Quand le nouveau curé vient quémander la réparation du clocher de l'église, Peppone et le conseil municipal lui répond qu'il a bien d'autres priorités.

Ce second film s'axe sur les mêmes motifs narratifs que le premier. Une dispute de terre entre un riche propriétaire et la mairie. Cette dernière veut construire une digue en expropriant le propriétaire. L'inondation du Pô aura bien lieu, le village devra être évacué. Don Camillo revenu entre temps, pour des « vacances », donnera un sermon, seul dans son église, la robe dans la flotte, l'église servira de porte-voix (belle scène par ailleurs) à la concorde entre les factions établies parmi les habitants, tous désolés par l'évacuation.


Pour un registre plus comique, comme avec l'institutrice Madame Cristina, un vieillard, ancien médecin, refuse de mourir sans l'absolution de Don Camillo. Il semble ne jamais cesser de s'éteindre et de revivre. Il y a aussi la compétition des horloges, celle du clocher et celle de la maison du peuple, chaque partisan avance l'heure régulièrement pour qu'elle sonne avant l'autre, causant un chaos parmi les villageois qui ne savent plus à quel sonnerie se vouer. Les deux films de Julien Duvivier forment un diptyque qui se suffit à lui seul avant que des cinéastes italiens reprennent les personnages.























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