jeudi 14 septembre 2017

Terminator 2 (James Cameron, 1991)

En revoyant Terminator 2, bien des années après (hola, oui, deux décennies quand même) non pas dans se version restaurée et en 3D – puisqu'il est projeté ainsi cette semaine dans quelques salles – mais sur mon simple DVD, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à quelque chose de très trivial concernant le Terminator que joue Arnold Schwarzenegger. Puisque, comme dans le Terminatorde 1984, il débarque du futur (de 2029 à 1995) encore une fois entièrement nu, et encore une fois en quête de vêtements (c'était le sujet de mon texte sur Terminator), pourquoi ses créateurs l'ont équipé d'un pénis.

Après tout Terminator est un robot, un robot aux très gros muscles certes, mais uniquement un robot. Qui n'a pas besoin de pénis pour pisser ou faire toutes les autres choses que l'on fait avec son pénis. Quand il rentre dans ce saloon de bikers pour piquer les fringues de ce gars aussi grand que lui, James Cameron prend bien soin de tout filmer, dos, torse, visage, jambes, mais pas son sexe. Or tous les regards, en tous cas certains, observent l'entrejambe de Terminator. Certains sont admiratifs, ce qui inclue qu'il a bel et bien un sexe, sans quoi les regards seraient étonnés et dubitatifs.

L'autre Terminator, le dénommé T1000 que joue Robert Patrick arrive également nu, il trouve très vite des fringues de flic. Parfait pour passer inaperçu à Los Angeles. La vision de son pénis est également absente, mais James Cameron est là plus retors. Il ne cadre pas Robert Patrick comme Arnold, il le filme dans ses transformations de métal liquide de face, plein cadre, ainsi dans l'asile psychiatrique où est enfermée Sarah Connor (Linda Hamilton), il passe de l'état de carrelage à un homme liquide ressemblant vaguement au surfeur d'argent, mais sans aucune partie génitale, puis il devient sa cible, homme (le vigile) ou femme (la tutrice de John Connor).

Bien entendu, Terminator comme T1000 sont des robots asexués, bien que T1000 soit presque hermaphrodite, en revanche on sait que Sarah Connor est sexuée, tout du moins entre
Terminator situé en 1984 et Terminator 2 se déroulant en 1995, elle a eu un fils, John (Edward Furlong), jeune rebelle sans cause. Placé en famille d'accueil, il désobéit à ses parents adoptifs, il roule en moto sans casque (oh le coquinou) tout en écoutant Guns n' Roses (You Could be Mine) et va voler de l'argent dans un distributeur de billets. Mais attention, si John Connor n'a pas de cause autre que la sienne, il est drôlement intelligent.

Il est un as de l'informatique puisqu'il trafique le distributeur avec son PC. Intéressant à apprendre quand on sait que les deux
Terminator dénoncent précisément les dérives technologiques et informatiques. Les seuls bons informaticiens sont ceux qui refusent d'appliquer la loi, l’adolescent qu'est John Connor et plus tard dans le film Dyson (Joe Morton), le chef du projet qui créera les robots qui lanceront la guerre atomique. Il faudra toute la force de persuasion du trio pour convaincre Dyson, et aussi une balle dans l'épaule, lui aussi reformaté dans le futur pour désobéir à Skynet donc à ses concepteurs dévoyés.

Cette ambivalence de la loi à suivre ou à ne pas suivre, c'est le dilemme de Sarah Connor. Enfermée dans un asile, elle ne cesse depuis des années d'annoncer ce qui va arriver et pour se faire entendre par son psy, pour tenter de sortir, elle dit tout ce que ses médecins veulent entendre (oui, Terminator n'existe pas, j'ai tout inventé). Le passage à un état de fébrilité intense (ce jeu de Linda Hamilton est ce qui a le plus vieilli) au plus grand calme ne dupe personne, il permet à James Cameron de faire de Sarah Connor le personnage le plus masculin, muscles constamment bandés, armes à feu en bandoulière et vociférations.


Il entre en contraste absolu avec Terminator. John Connor, qu'il a sauvé des griffes du T1000 dans un centre commercial, lui a demandé de ne pas tuer les gens. Désormais, quand il doit se défendre, il ne fait que les blesser, il leur tire dans les jambes. Ce sont des moments de comique poussif (comme lorsque l'ado lui enseigne les rudiments du parler jeune dont ce ridicule Hasta la vista baby), mais ce que réussi à faire James Cameron est d'inverser toutes les valeurs dans son film, le mal c'est le bien, le mâle c'est la femme, l'enfant c'est le maître et le futur c'est maintenant.
























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