mardi 26 septembre 2017

Les Saisons Le Printemps (Marcel Hanoun, 1971)

Troisième saison de Marcel Hanoun, Le Printemps. Un homme, une nouvelle fois interprété par Michael Lonsdale, court à en perdre haleine. Le souffle court, son visage s’approche de la caméra tandis que le générique défile en lettres rouges sur des images en noir et blanc. L’homme ne parle pas, il observe, il fuit, il évite les gens dans ce bois où des chasseurs passent (peut-être est-ce lui qu'ils chassent). Il passe de champ en champ, cherche un abri dans une ruine. Des trains traversent le paysage, un coucou chante, des merles s’envolent bruyamment. Le silence de notre homme n’est troublé que par ces bruits puis par un hélicoptère qui survole la zone.

Dans cette campagne, une ferme rustique, Anne, une fillette mange une crêpe son chat sur les genoux, sa grand-mère dépiaute un lapin, prépare à manger pour les poussins. Anne joue dans la cour de l'école. Le rythme lent de la vie à la campagne est scandé par le battement de l’horloge. Aux sermons du curé, aux paraboles données au catéchisme, la petite fille préfère les contes qu’elle lit puis qu’elle raconte au petit voisin. Des contes de princesses que Marcel Hanoun illustre avec des fragments de tableaux, des enluminures chinoises. Elle s’évade de cette vie un peu stricte imposée par sa grand-mère par ces récits. Une mémé aimante, cependant, qui cache des œufs dans les jonquilles et les primevères pour Pâques.

« L’homme pourrait être dangereux, peut être est-il armé, il est vraisemblable qu’il ne tardera pas à être rattrapé », entend on à la radio de la voiture que conduit Michael Lonsdale. C'est sa femme (Catherine Binet, créditée comme scénariste et co-réalisatrice) qui a mis en marche l'autoradio. On entend ce message trois fois et parmi les voix, celle de Michael Lonsdale. Cette courte scène est en couleur, comme les séquences à la ferme, signalant probablement un flashback qui propose une explication à la fuite de l'homme, mais cette voix entendue perturbe les sens, la continuité narrative. Puis les voix se mêlent, se superposent, la couleur croise le noir et blanc. Les deux récits parallèles ne se rejoindront pas, chacun garde son énigme originelle.





















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