mercredi 23 août 2017

Galaxy Quest (Dean Parisot, 1999)

« Never give up, never surrender », ne jamais abandonner, ne jamais se rendre, telle est la réplique favorite, la punchline dirait-on aujourd'hui, du commandant de la série télé « Galaxy Quest ». Une série bas de gamme aux décors de carton-pâte et aux effets spéciaux rudimentaires. Arrêtée depuis 1982 (c'est-à-dire 18 ans), tous les comédiens doivent, depuis, se contenter d'aller dans les conventions de fans, ces fameux ComicCon. Il faut noter que le film s'empare de la culture geek, alors en 2000 encore peu connue en France quand Galaxy Quest sort dans les salles (d'ailleurs le film est largement passé inaperçu avant d'être apprécié à sa juste valeur). Sheldon Cooper et The Big bang theory n'étaient pas encore passés par là.

La série décrite dès l'ouverture du film est un succédané de Star Trek avec ses personnages stéréotypés. Jason Nesmith (Tim Allen) est le commandant Taggert leader charismatique, impulsif et batailleur,. Alexander Dane (Alan Rickman) est le Dr. Lazarus, à l'opposé de Taggert, tel Spock contre Kirk, il est un alien calme et réfléchi portant un postiche sur le crâne. Gwen DeMarco (Sigourney Weaver) est Tawny Madison, la préposée aux ordinateurs. Fred Kwan (Tony Shalhoub) est Chen, l'ingénieur, quant à Tommy Weber (Daryl Mitchell), il est Laredo, un enfant chargé de diriger la navette spatiale, devenu adulte depuis. A cette fine équipe, s'ajoute Guy (Sam Rockwell), un figurant qui a toujours rêvé d'être l'un des personnages principaux.

Pas besoin d'en dire plus sur ces personnages de série, ils sont reconnaissables, ils sont archétypaux à souhait avec les minorités bien représentées, même si Fred Kwan l'avouera en cours de film, il n'est pas vraiment un Chinois. Alexander Dane est un ancien acteur shakespearien, contrairement à Jason, il a honte de la série et de sa propre réplique « par le marteau de Grabthar » qu'il refuse de dire. La pauvre Gwen, niveau réplique, doit se contenter de répéter ce que l'ordinateur central lui dit et inversement, elle ne cause qu'à l'ordinateur, ce qui vaudra un bon coup de colère quand l'un des protagonistes commettra l'impair de vouloir répéter ce que l'ordinateur annonce « j'ai que ce boulot, il est stupide et on va pas m'empêcher de le faire ».

Venus d'une galaxie far, far away, une poignée d'extra-terrestres quémandent l'aide de l'intrépide équipe pour les sauver d'un méchant alien qui veut les détruire et s'emparer de l'Oméga 13, la pièce maîtresse du vaisseau de la série, bien que personne ne sache à quoi ça sert. C'est que ces gentils extra-terrestres à l'apparence humaine pour cacher leur aspect réel de poulpes verdâtres ont capté les ondes de la série (comme le faisaient ceux de Contact de Robert Zemeckis) et prennent pour argent comptant les aventures héroïques du commandant Taggert. Pour eux ce sont des documentaires et ils ont poussé le vice jusqu'à reproduire à l'identique le vaisseau de la série.

Il ne faut pas 1000 planètes à Dean Parisot pour poursuivre son récit dans l'espace intersidéral. Les gentils aliens à l'obséquiosité délirante (on a envie de leur donner des baffes devant leurs sourires benêts) font face à Sarris le super méchant, sorte de crabe vert ultra brutal qui ment comme il respire et tue à chaque contrariété. Sur une planète désertique, le clou du film, l'équipe, pas franchement rassurée sauf Kwan qui jubile à chaque action, croise des petits extra-terrestres particulièrement vicieux, une sorte de chien baveux et un monstre en pierres qui veut écrabouiller Taggert, prétentieux comme c'est pas possible, « il en a profité pour enlever sa chemise » dira Dane vert de jalousie.

J'aime beaucoup cette idée d'avoir fait jouer une bimbo en manque d'emploi à Sigourney Weaver, spécialiste de la lutte contre les aliens (4 films à cette époque mais elle n'était pas encore allée sur Avatar). C'est ce qu'elle vivait à l'époque avec ce Hollywood qui n'aime plus ses actrices quinquagénaires. J'aime beaucoup le personnage qu'incarne Justin Long, cet adolescent fan inconditionnel de la série qui va les aider à se dépêtrer du fourbi dans lequel ils se sont mis. Le film, sans sortir du pastiche construit avec un beau sérieux et une fine écriture, parvient même à devenir émouvant dans ses finales, ce qui en fait l'une des meilleures comédies parodiques de science-fiction de tout l'univers.






















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