jeudi 19 avril 2018

What's your number (Mark Mylod, 2011)

Anna Faris aurait pu devenir la meilleures actrice comique de cette décennie si les rôles offerts par Hollywood avaient été plus généreux. Elle avait commencé dans Scary movie des frères Wayans en imitation ludique et déjantée du Scream de Wes Craven, elle avait continué dans Smiley face de Gregg Araki, le film le plus cool du cinéaste, poursuivi avec The House bunny où elle rayonnait de chaque plan. Les atouts comiques d'Anna Faris, c'est sa drôle de bouille avec une petite moue des lèvres, une voix éraillée et un corps en constant mouvement.

En 2011 What's your number sort en salles. C'est la mode des comédies du concubinage libre, comme il y avait les comédies du mariage dans les années 1930. En gros, ces comédies montrent un duo qui se drague, couche ensemble mais refuse de se mettre en couple. Anne Hathaway et Jake Gyllenhaal dans Love et autre drogues, Mila Kunis et Justin Timberlake dans Sexe entre amis (Friends with benefits), Natalie Portman et Ashton Kutcher dans Sex friends (No strings attached). On admire les titres français, celui de What's your number est (S)ex list.

Le partenaire d'Anna Faris (son personnage s'appelle Ally Darling, tout un programme) est son voisin Colin (Chris Evans). L'acteur venait d'endosser le costume de Captain America et promettait que What's your number serait le dernier film où il passerait le plus clair de ses scènes à moitié nu (c'était son crédo depuis ses débuts dans Not another teen movie). Effectivement dans What's your number, il passe la moitié de son à moitié nu et dans sa toute première apparition, sur le palier de son appartement, il est complètement à poil.

Colin est un super macho, pour les producteurs du film, Ally est son pendant féminin. Tous deux jettent leurs partenaires comme des mouchoirs après utilisation. Ce qui marche dans What's your number ce sont ces corps qui n'hésitent pas à être montrés sous toutes les coutures dans un cinéma hollywoodien qui a une peur atroce de dévoiler la nudité sauf avec une couverture qui couvre tout (il n'y a que dans ce cinéma que les femmes couchent avec leur soutien-gorge).

Le souci de ce genre de film est leur pitch initial. Ally est persuadée d'avoir couché avec trop de mec et qu'elle va rester célibataire. Elle a lu un article dans un magazine féminin (le générique du film dépeint des articles sur ce conformisme du mariage, sur ces conseils pour être belle, riche et mariée, l'inverse de la vie présente de Ally. Peut-être qu'elle pourrai trouver chez ses ex celui qui passerait sa vie avec elle. C'est le défilé des anciens petits-amis qui commence. Le comique tient dans le caractère loufoque de chacun d'un.

Le typage est volontiers épaissi. Le goujat : un gynécologue (Thomas Lennon) ne reconnaît Ally qu'en auscultant son vagin. L'obsédé : un marionnettiste (Andy Samberg) n'a jamais revenu d'Ally et commence à se branler avec sa marionnette devant les enfants. L'obèse : Donald (Chris Pratt) croise Ally à plusieurs reprises dans un mouvement d'effroi. Le gay : un politicien (Anthony Mackie) veut épouser Ally pour devenir le premier président des USA noir et gay. Le distingué : un Anglais (Martin Freeman), Ally lui a fait croire qu'elle est aussi Anglaise.


Toutes ces anciennes connaissances, c'est Colin qui les a retrouvées. Ally a passé un marché avec lui. Colin cherche les ex d'Ally. Il peut venir se réfugier chez elle quand un de ses coups d'un soir reste dans son appartement. Le film tente de faire croire qu'Ally est dégoûté par le comportement macho de Colin comme par sa nudité, par ses avances grossières. Le film est drôle dès qu'Anna Faris use de sa maladresse et de sa mauvaise foi, il s'embourbe avec les bons sentiments. Il faudrait pouvoir couper toutes les scènes familiales.






















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