dimanche 1 avril 2018

SOS Fantômes II (Ivan Reitman, 1989)

Cinq ans plus tard, l'équipe des Ghostbusters est bien désœuvrée. On pourrait les qualifier de ringards intégraux, ils sont logiquement oubliés puisqu'ils ont supprimé tous les fantômes de New York en 1984. Egon (Harold Ramis) a repris sa place d'enseignant à l'université, Venkman (Bill Murray) anime une émission de télé sur le paranormal où les invités sont persuadés d'avoir été enlevé par des aliens à moins que l'un d'eux annonce la fin du monde pour dans deux semaines. Ray (Dan Aykroyd) et Winston (Ernie Hudson) vivotent aussi, pour arrondir les fins de mois, ils font des animations pour les anniversaires, Ray tient une boutique de paranormal.

Puisque Ivan Reitman et ses acolytes ont décidé de faire une suite, on se doute qu'ils vont reprendre du service. SOS Fantômes II commence par une sorte d'hommage à la scène du landau d'Eisenstein (pas certain que ce soit forcément voulu, quoique). Dana Barrett (Sigourney Weaver) est devenue maman (Venkman n'est pas le père, elle est sortie avec lui après le premier film mais ils se sont séparés). Dana promène bébé, la roue du landau passe sur du slime sorti du bitume et le landau avance seul à travers les rues de Manhattan. Symboliquement, ce bébé est le spectateur qui jouit de ce spectacle, SOS Fantômes II est clairement destiné à un public très jeune et ça se sent.

Pourtant le méchant du film sort d'une chouette idée, il est prisonnier d'un tableau. Vigo (Wilhelm von Homburg, un ancien boxeur allemand) fût le bourreau des Carpates. Le directeur du musée, Janosz Poha (Peter MacNicol) prépare une exposition où le tableau sera mis en avant. D'ailleurs, ce musée d'art moderne (on voit une banderole pour une expo sur Degas) a pour décor le National Museum of the American Indian. Vigo prend possession de l'âme de Janosz et exige le corps d'un nouveau né pour se réincarner et devenir le maître du monde. Comme Dana est bénévole dans ce musée, Janosz choisit son bébé pour l'offrir à Vigo.

Annie Potts voit son personnage de Janine, la secrétaire blasée de tout, réduit à la portion congrue mais elle gagne en excentricité (cheveux rouges vifs, grosses lunettes rondes). Ceci dit elle fera office de baby sitter pour garder le bébé de Dana, excentrique certes mais l'âme d'une maman. Le rôle d'Eric Moranis s'est étoffé (comme Annie Potts toujours équipé de lunettes). On se rappelle que dans le premier film, Louis Tully se tapait Dana au nez et à la barbe de Venkman. Cette fois, il fricote avec Janine dans l'appartement de Venkman venue soutenir sa collègue, quel bourreau des cœurs. Il a désormais pratiquement intégré l'équipe des Ghostbusters par un twist scénaristique.

La meilleure scène comique de SOS Fantômes II on l'a doit justement à Eric Moranis. Ainsi entre les deux films il est devenu avocat. C'est lui qui est choisi pour défendre les Ghostbusters quand ils sont accusés de sabotage. Sa maladresse fait des merveilles gaguesques face à l'autoritarisme d'un juge hurlant. Tandis qu'il sabote sa propre plaidoirie (Venkman lui souffle les questions qu'il doit lui poser), les fantômes de deux condamnés à mort par ce même juge viennent envahir la salle d'audience et créent la panique. Il faut constater aussi l'amélioration flagrante des effets spéciaux quand les revenants apparaissent.


Pour l'anecdote, j'avais vu SOS Fantômes II au cinéma à sa sortie en décembre 1989, avec mes parents. Mon père avait lu l'avis fort favorable du Canard enchaîné (rubrique « les films qu'on peut voir cette semaine »). Mon père avait détesté, il ne m'a jamais plus emmené au cinéma. Il faut dire que SOS Fantômes II souffre de deux énormes défauts. Son finale avec l'arrivée de la Statue de la Liberté et tout New York uni pour détruire Vigo est atrocement hideux et démagogique. A cela, il faut ajouter un désastreux choix musical, des espèces de chanson rap d'une rare médiocrité, de la soul de supermarché, c'était à la mode à l'époque, c'est aujourd'hui encore plus pénible qu'en 1989.























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