dimanche 15 avril 2018

J'ai aussi regardé ces films en avril


La Mort de Staline (Armando Ianucci, 2017)
Partout en Russie on parle anglais. Dans La Mort de Staline, ça fait partie du burlesque de la troupe d'acteurs (on reconnaît Steve Buscemi en Khroutchtchev et Michael Palin en Molotov entre autres) où tout le monde parle très fort comme dans une pièce de boulevard. Chaque personnage historique est plus hystérique l'un que l'autre, plus stupide, plus rancunier, plus revanchard, plus peureux. Ici, la question centrale est celle des alliances à faire pour pouvoir mieux trahir, c'est à celui qui prendra le premier le pouvoir. Le réalisateur à l’œuvre avait déjà tourné une comédie sur la politique et la vanité du pouvoir (In the loop qui donna plus tard l'inspiration pour la série Veep). Ce sont les coulisses qui sont montrées et donc avec elle le cynisme qui des gens de pouvoir avec chaque fois ce soupçon : et si les luttes de pouvoir se passaient vraiment comme ça...

Red Sparrow (Francis Lawrence, 2018)
Partout en Russie on parle anglais. Plus que de La Mort de Staline (parait-il interdit de sortie en Russie par Poutine), c'est de Red Sparrow que le président russe devrait se méfier. Mathias Schoenaerts s'est fait la tête de Poutine. C'est le personnage le plus vicieux de ce film d'espionnage où la pauvre Jennifer Lawrence (censée être sa nièce) est envoyée dans une école militaire qui forme de beaux espions et de belles espionnes à coucher avec l'ennemi. C'est Charlotte Rampling qui joue la mère maquerelle de ce scénario abracadabrantesque. Pour les amateurs, on trouve quelques scènes de torture particulièrement vicelardes. Bizarrement, le film est passionnant à regarder pour toutes ces étrangetés.

Abracadabra (Pablo Berger, 2016)
Carmen est mariée à Carlos, un macho stupide et égoïste, un amateur de foot (il gâche le mariage en ouverture du film en écoutant un match sur son smartphone), un petit tyran domestique. Un beau jour, il est hypnotisé (le son déclencheur est la Danse des canards, on reste dans une comédie un peu balourde) et change du tout au tout. Il devient très gentil, aimable et serviable. Carmen est à nouveau amoureuse de Carlos. Seulement voilà, il est désormais habité par l'esprit d'un tueur fou qui avait assassiné toute sa famille 35 plus tôt avant de se suicider. Carmen est bien embêtée, doit-elle garder son nouveau Carlos ou récupérer son ancienne personnalité ? C'est dans ce paradoxe que développe Pablo Berger sa comédie et son film fantastique, tout en mollesse à défaut de finesse alternant les troubles de Carlos (il voit un singe) et les aspirations de Carmen. Qu'on se rassure, à la fin, Carlos est devenu gentil tout en débarrassant de l'esprit malsain. Tout va bien dans le couple espagnol.

Gaston Lagaffe (Pierre-François Martin-Lavalle, 2018)
Dès les premières secondes on sait que ce film est un catastrophe. Le générique est sur une musique moderne, une sorte de rap inaudible en mode boum boum tchak tchak avec voix au talkbox. Horrible. C'est que cette adaptation est destinée aux moins de 12 ans (d'ailleurs le film est un bide commercial) et que Gaston vit en 2017 et non plus dans les années 1960 comme la géniale bédé de Franquin. L'un des traits de génie de Franquin était pas seulement de croquer son époque (ce que ne parvient pas à faire PFML situant l'action dans une start-up et non aux éditions Dupuis, c'était une mise en abyme, PFML aurait créer son personnage dans une boîte de promo de cinéma pour adapter à notre époque) mais il savait merveilleusement dessiner les animaux avec une finesse extrême du trait. Pas uniquement le chat, la mouette et le poisson rouge, les aventures de Gaston sont peuplées de beaucoup d'animaux, taupe, chien, baleine, requin, éléphant, Gaston aimait les animaux qu'il attirait avec son appeau. Dans le film, les animaux (sauf peut-être la vache) sont en numérique, c'est dire à quel point le filme st hideux. Sinon, aucun gag ne fontionne et les « m'enfin » comme le « rrogntudjû » qui peuplent les répliques sont donnés sans souffle. Gaston Lagaffe le film est un crime contre Gaston Lagaffe la bédé.

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