mercredi 13 décembre 2017

Le Crime de l'Orient Express (Sidney Lumet, 1974)

J'ai toujours aimé regarder Le Crime de l'Orient Express, cette version de Sidney Lumet pas la nouvelle qui arrive aujourd'hui (je ne sais pas encore si j'oserai aller voir celle de Kenneth Brangah que je tiens pour l'un des plus mauvais cinéastes actuels). Habituellement, le film passait à la télévision, en version française. Ma mère, grande fan des romans d'Agatha Christie, appréciait beaucoup ces films adaptés de ses romans (Mort sur le Nil, par exemple, qui me semble moins réussi mais tout de même très agréable) .

Plus que Sidney Lumet, c'est son immense casting de stars de 1974 qui ravissait. C'était à la mode de faire une distribution de tous les âges et horizons. En tête, Albert Finney joue Hercule Poirot. L'acteur compose un détective bien moins truculent que Peter Ustinov. Il est un homme très maniaque, rarement sympathique et fort indiscret. L'une des scènes qui m'a toujours marqué est celle où il met un filet sur ses cheveux et un ruban sur ses moustaches pour que rien ne bouge pendant la nuit.

Tout commence à Istanbul et le défilé des personnages peut démarrer. Sur le quai de la gare, c'est le portier dans son uniforme (Jean-Pierre Cassel) qui accueille les voyageurs. Voici Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Sean Connery, Vanessa Redgrave, Michael York, Anthony Perkins, John Gielgud, Anthony Perkins, Jacqueline Bisset, Colin Blakely, pour jouer les clients (parmi les acteurs les plus connus). Tous viennent du beau monde, ce sont des gens fortunés bien habillés (manteaux de fourrure, costumes chic).

Ne manque que la future victime, le dénommé Ratchett incarné par Richard Widmark dans une habituelle composition de salaud antipathique. Gros cigare dans la bouche, jamais un mot agréable pour ses deux employés (Gielgud et Perkins), il veut embaucher Hercule Poirot pour se protéger de l'auteur de lettres anonymes qu'il reçoit. Il est écrit « KILL THE KILLERS » ou « PREPARE TO DIE ». Poirot refuse et dans la nuit, l'homme d'affaires meurt assassiné. De douze coups de couteau déclare un médecin qui se trouve là (il n'était lui aussi qu'un simple voyageur).

Le directeur du train (Martin Balsam, l'un des acteurs réguliers de Sydney Lumet, tout comme Sean Connery), un Italien bavard, propose à Hercule Poirot de mener l'enquête avant que la police yougoslave n'arrive. Qui plus est, le train est bloqué par la neige, au beau milieu de la campagne. Forcément, le meurtrier est encore dans le train et le célèbre détective belge va finir par le débusquer. Commence la litanie des interrogatoires où chaque parole des passagers, chaque comportement, chaque geste est scruté par Hercule Poirot.

Même je sais depuis des années qui a tué Ratchett, comment il a été tué et pourquoi, je prends du plaisir au déroulé de la logique du détective, à déceler les indices trouvés sur le lieu du crime. Existe-t-il quelqu'un qui ne connaisse pas l'issue du film ? Le Crime de l'Orient Express c'est deux heures de cabotinage de tous les acteurs, chacun aura sa scène et son lourd secret à ne pas dévoiler. Certes, le film est académique, je comprenne qu'on puisse être allergique à ce pudding, mais il me procure quelques souvenirs familiaux.





















Aucun commentaire: