mercredi 11 octobre 2017

Soufrière (Vittorio de Seta, 1955)

Les mines de soufre, le sous-sol de la Sicile en regorge. Les mineurs, pour y accéder, empruntent une passerelle au dessus d’un ravin, puis descendent avec le monte-charge dans les gouffres. C'est l’obscurité que filme Vittorio de Seta dans ces mines à peine éclairées par les lampes sur les casques des travailleurs ou par l'éclairage du cameraman. Les chants des mineurs, torse nu, sont vite remplacés par l’assourdissant roulement des wagons, des marteaux piqueurs, des roches qui tombent.


Au dessus, le soleil darde derrière les nuages, les femmes lavent le linge poussiéreux des époux, les enfants jouent innocemment sans jamais se douter, ou pas encore, que plus tard ce seront eux les mineurs, fils de mineurs, qui à leur tour descendront au centre de la terre. Dans les derniers plans du court-métrage, les visages et les corps se figent, puis c'est le ciel du crépuscule qui accompagnent les mineurs qui rentrent. Toute leur journée, ils n’auront vu que l’obscurité.










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