samedi 19 août 2017

J'ai aussi regardé ces films en août

Atomic blonde (David Leitch, 2017)
Il est plutôt pas mal ce film d'espions situé à Berlin quelques jours avant la chute du mur, encore faut-il supporter le jeu d'histrion de James McAvoy qui croit ne pas être sorti de Split. Sous la neige il porte des chandails bien légers et quasi transparents (un peu comme ceux de Brad Pitt dans Fight club. Certes, le récit ne se départ jamais de son enjeu : rechercher une montre qui contient un micro-film avec les noms de tous les agents. Sur cette piste entre Berlin est où les allemands commencent à faire craqueler la RDA et Berlin ouest où les espions français, allemands, soviétiques, américains et britanniques pullulent, Charlize Theron se perd un peu dans les méandres du scénario. Quelques bons éléments à retenir : Charlize Theron ne couche pas avec James McAvoy mais avec Sofia Bouttela. La bande sonore est replie de de tubes des années 1980, Nena, New order, George Michael, Run DMC, Siouxsie and the Banshees et, évidemment, David Bowie. Une séquence dans un cinéma où il est projeté Stalker d'Andreï Tarkovski, on se tabasse derrière l'écran. Et une baston finale, sans musique (ça change des boums boums habituels) et en plan séquence assez bluffante, il faut dire que David Leitch est un ancien cascadeur. Le finale avec John Goodman annonce une suite.

Lola Pater (Nadir Moknèche, 2017)
Avoir un père transexuel, ce douloureux problème. Si l'émission Les Dossiers de l'écran existait encore, un tel sujet aurait pu être abordé après le passage du film. Le fiston de Lola a bien du mal à accepter que son papa ait changé de sexe pour devenir Lola. Lola a décidé de se cacher depuis des années, elle semble habiter dans une forêt. Fanny Ardant joue ainsi cette transexuelle, ce qui fait enrager beaucoup de militants trans, avec une accumulation de maladresses dans les situations et les répliques qu'on se croirait revenu 40 ans en arrière quand Michel Serrault jouait Zaza Napoli dans La Cage aux folles et que lui aussi était confronté à sa paternité. La vraie question est de savoir s'il est possible de faire aujourd'hui un film sur les transexuels sans les plonger dans une réalité strictement hétérosexuelle. Seules quelques scène avec sa belle-sœur apportent un peu de légèreté dans toute cette lourdeur. C'est dommage parce que je trouvais que Nadir Moknèche parlait admirablement de son homosexualité dans Viva Laldjérie, mais là tout sonne faux.

La Planète des singes, suprématie (Matt Reeves, 2017)
Le voilà le bon blockbuster de cet été. Matt Reeves en bon cinéphile, comme son mentor J.J. Abrams, place chaque personnage dans un pan de l'histoire du cinéma. César, que joue Andy Serkis en motion capture, est dans un western classique, en ballade en cheval dans les forêts. On trouve de très beaux plans dans une ambiance crépusculaire, avec un foisonnement d'hommages à Anthony Mann, Clint Eastwood et les John Ford en couleur. Woody Harrelson dans son antre où l'on lit Ape-calypse Now est le maître de guerre, une variation du colonel Kurtz. Quant au chimpanzé avec la voix de Steve Zahn, élément comique du film, il représente le jeune public américain pour qui tout est une blague. Ce que n'est pas vraiment le film de Matt Reeves qui se veut une réflexion sur la politique actuelle. Le film est bien raconté mais le finale plein d'explosions est d'une grande banalité. Les quelques notes aiguës de piano sont là pour tenter d'apporter un peu d'émotion. Je regrette la manière peu convaincante qu'a cinéaste de filmer la perte de paroles des humains.

Belles mais pauvres (Dino Risi, 1957)
Après Pauvres mais beaux, après Pauvres millionnaires, la société de distribution Camélia me ravit cet été encore avec la sortie d'une de ces antiques comédies italiennes de Dino Risi. Antique parce que le cinéaste extrait l'essence de la société de l'époque où c'est d'abord le mariage qui prévaut. Ici, Romolo veut épouser Marisa la sœur de Salvatore et Salvatore veut épouser Anna-Maria la sœur de Romolo, sachant que Romolo et Salvatore sont amis depuis l'enfance et voisins. Dans Belles mais pauvres, les mecs sont des gros machos inconséquents (ah ces scènes de drague par les garçons en maillot de bains qui montent jusqu'au nombril), les nanas veulent que les mecs aillent bosser pour faire bouillir la marmite et enfin quitter les minuscules appartements des parents. Mais les gars ne sont pas allés au lycée et le boulot manque. Vous voyez comme tout a changé depuis 60 ans !

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