mercredi 28 juin 2017

Wallay (Berni Goldblat, 2016)

Embarquement immédiat pour le Burkina Faso. Il faut à peine 5 minutes à Berni Goldblat (jeune cinéaste suisse né en Suède installé depuis des années au Burkina Faso) pour qu'on comprenne que son jeune héros Ady (Makan Nathan Diarra) est le prototype du petit con qui fait du boucan sur un scooter sans casque le soir. Pour calmer ses ardeurs et lui éviter des ennuis avec les flics, son père (le film commence en banlieue lyonnaise) décide de l'envoyer chez l'oncle du gamin.

Voilà donc Ady, solitaire dans son monde, écouteur sur les oreilles, Reebok aux pieds, fringues de marque, au milieu d'un village africain où il n'a pas encore compris la leçon que veut lui donner son paternel. Ady est persuadé qu'il est là en vacances, pour le week-end et qu'il va rentrer rapidement à Lyon. Il parade, arrogant, dans les rues, fier de ses signes extérieurs de richesse, au milieu des maisons de tôle de Goa. Il est d'ailleurs ravi de retrouver ses racines africaines.

C'est son cousin Jean (Ibrahim Koma) qui vient le chercher à l'aéroport et lui fait comprendre qu'il n'est pas en vacances. Et l'oncle Amadou (Hamadoum Kassogué), qui lui ne parle pas un mot de français – en tout c'est ce qu'il fait croire – a comme mission de changer les habitudes d'Ady. Solution toute trouvée de l'ado, appeler son père et rentrer en France. Problème, son père ne répond pas aux appels. Qui plus est, Ady n'a pas d'argent pour payer le téléphone.

Il fait tout pour contredire son oncle. Ce dernier lui suggère de bosser pour gagner cet argent pour téléphoner. Trop dur pour Ady, il préfère chercher à vendre ses affaires, ses écouteurs, ses chaussures, ses fringues. Il va bien devoir se résoudre à calmer son caractère. Berni Goldblat filme cette évolution tout en douceur au travers de quelques étapes où Ady va rencontrer sa grand-mère (Joséphine Kaboré), l'un des éléments de comédie du film.

C'est la grande naïveté de l'adolescent qui constitue le second élément comique. Jean le fait traverser la brousse pendant deux jours pour se rendre chez la grand-mère. Cela permet au film de sortir du village de briques et d'explorer de plus jolis paysages. La grand-mère habite à quelques mètres du village mais c'est ce détour qui comptait, loin de la facilité dans laquelle Ady se complaisait. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils se comprendront immédiatement.

Cette grand-mère aimante et décontractée (qui ne cesse de critiquer Amadou de sa fierté exacerbée) va devenir la confidente d'Ady, elle l'appelle « mon petit mari ». L'adolescent va draguer la jeune voisine, un peu plus âgée que lui, là encore convaincu de son charme naturel. On découvrait le gamin en parfait insolent, en petit crétin et on se prend de sympathie pour lui. Il est admirablement dirigé, un film à hauteur d'enfant qui, malgré quelques longueurs, séduit petit à petit.

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