samedi 24 juin 2017

Ô saisons ô châteaux (Agnès Varda, 1957)

Trois ans après son premier long-métrage La Pointe courte, qui était d'ailleurs son tout premier film, Agnès Varda tourne son premier court-métrage. A l'époque, déjà, elle ne faisait rien comme tout le monde, et elle le démontre dans Ô saisons ô châteaux (titre tiré d'un vers de Rimbaud) en tournant un documentaire de commande sur les châteaux de la Loire. En 1957, faire un film de commande, ça laissait aux cinéastes l'occasion de s'amuser et de jouer.

Agnès Varda expliquait qu'elle ne connaissait rien à cette région et a donc acheté un guide touristique. Elle demande à Danièle Delorme de déclamer un commentaire tout à fait sérieux (mais pas toujours) sur les beaux châteaux des rois de France (dans une ruine, elle dit que Jeanne d'Arc venait couronner le roi, la caméra rejoue le trajet de la pucelle d'Orléans), tandis qu'Antoine Bourseiller récite quelques poèmes fameux et connus.

A l'image, les châteaux sont vides. D'ailleurs aucune des 365 chambres de Chambord n'ont jamais été habitées. Quoique, les gardiens les entretiennent (trois d'entre eux se frottent les mains) et demeuraient les uniques occupants de ces immenses domaines. Agnès Varda fait appel à quelques mannequins dont les tenues à la mode viennent apporter un peu de couleurs aux murs de tuffeau et autres pierres blanches et grises.

C'est sur une musique de jazz moderne qu'elle fait sa visite des châteaux. Elle n'est pas la seule à observer les bords de Loire. Un ancien gardien à la retraite peint dans un style naïf les châteaux, on en voit des reproductions. Là une maquette, ici un extrait d'un muet incunable sur le Duc de Guise. Plus que les intérieurs, les alentours l'intéressent davantage, les jardins, les oiseaux, les fleurs, les arbres, les marécages et les sculptures.























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