vendredi 16 juin 2017

J'ai aussi regardé ces films en juin

Ce qui nous lie (Cédric Klapisch, 2017)
Les fans vont adorer dès le début : images de la vigne en cartes postales saisonnières, voix off de Jean (Pio Marmaï) qui présente la situation (sans oublier de bien donner les prénoms de chacun à chaque réplique), flashback au ralenti, musique de Duris. C'est klapischissime. Pour moi, c'est un peu pénible, tout se répète ad libidum, le sempiternel récit de l'enfant prodigue, ancien rebelle qui retourne sur les terres familiales après la mort de son père vigneron. Comment couvrir les frais de succession ? Avec son frère Jérémie (François Civil) et sa sœur Juliette (Ana Girardot) (que des prénoms qui commencent par un J), c'est la question de fond de tout le film. Vendra, vendra pas ? Quelles parcelles ? Et à qui ? Etre propriétaires d'un domaine qui vaut 6 millions d'euros, ce douloureux problème. Personne n'a pensé à aller voir un banquier pour faire un crédit ou hypothéquer. A cela, on ajoute un peu de sentimentalisme, et une musique lourdingue, et des dialogues soap opéra, et le tour est joué : 110 minutes de guimauve. Le titre du film a-t-il un rapport avec la lie de vin ? Plutôt, est-ce volontaire ? Avec Klapisch, difficile de savoir tant ses films donnent toujours l'impression qu'il n'est pas conscient de leur écriture.

La Madre (Alberto Morais, 2016)
Le cinéma des frères Dardenne fait des petits en Espagne. La Belgique est remplacée par les terres arides de la région de Valence (pas en Drôme, sur la côte espagnole) et le jeune héros, qui n'esquissera aucun sourire pendant tout le film, est suivi à la trace dans sa quête d'une vie meilleure. Caméra à l'épaule le réalisateur le suit de dos, de face, de profil, en train de dormir, de bosser, de manger, de dormir, un travail d'ethnologue. Le tableau est sombre, le cœur de la mère du titre est aussi aride que le paysage. L'adolescent est livré à lui-même, exploité par l'ancien amant de sa mère et méprisé par le fils de ce dernier. Un peu long, La Madre dresse un portrait de l'Europe ultra libérale sobre et souvent déprimant.

The Wall (Doug Liman, 2017)
L'une des grandes incompréhensions devant ce film est l'emploi de l'acteur anglais Aaron Taylor-Johnson pour jouer un soldat de l'armée américaine. Il fait beaucoup d'effort pour avoir un accent du sud profond (qu'il perd parfois dans certains dialogues). Cela peut sembler un détail, je semble chipoter, mais le film joue à fond la carte du réalisme (très théâtral avec son unité de temps, de lieu et d'action) et c'est précisément ce genre de détail qui fait la différence. Ensuite, il y a le message politique, ou ce qui en tient lieu, qui renvoie dos à dos le sniper américain et l'irakien, c'est là que l'on remarque la terrifiante subtilité de Clint Eastwood dans American sniper et qu'on se rend compte qu'elle manque à The Wall.

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