mercredi 15 mars 2017

J'ai aussi regardé ces films en mars

Patients (Grand Corps Malade & Mehdi Idir, 2017)
Je suis sorti de ce premier film dans le même état qu'après celui d'Orselsan, déçu en bien, comme on dit en Suisse. Pour tout dire, je ne connais pas l’œuvre slammée de Grand Corps Malade, mais la judicieuse idée de ce duo est de la jouer modeste, de faire confiance à leurs jeunes acteurs et actrices (mention spéciale à Moussa Mansaly, excellent) et de parler des corps (forcément avec ce pseudo). Ce qui me plaît particulièrement dans Patients, c'est la comédie qui s'immisce dans cet hôpital, ce sont les running gags (Jean-Marie qui débarque chaque matin dans la chambre de Ben) et l'absence de misérabilisme. Maintenant que Grand Corps Malade a raconté sa vie, que pourra-t-il faire dans un deuxième film ?

Mr & Mme Adelman (Nicolas Bedos, 2017)
Autre premier film mais d'une prétention démente. Pas un plan sans un mouvement d'appareil (à quoi ça sert ? quels en sont les sens?), des mots d'auteur à gogo et des maquillages douteux (hommage à J. Edgar ?). Impossible de ne pas sourire aux cinq premières minutes devant tant d'efforts pour faire « cinéma ». Nicolas Bedos, après avoir fait tant de chroniques à la télé, veut désespérément prouver qu'il est sérieusement réalisateur, comme Yann Moix avec les piteux Podium et Cinéman voulait démontrer qu'il pouvait être facétieux. Le récit s’étale sur 45 ans, comme un vrai biopic, et suit la proposition fordienne de la légende face à l'histoire, mais tout arrive à la fin, dans un twist plaqué là sans qu'aucun indice (si ce n'est une citation de Romain Gary) n'aiguille le spectateur.

T2 Trainspotting (Danny Boyle, 2017)
Le digne héritier d'Alan Parker revient à son film culte 20 ans après (en vérité Trainspotting était un épouvantable navet). Même rythme haché, même volonté irresponsable de provoquer, même casting. Mais aussi même vacuité de la mise en scène, même mal à la tête devant les chansons poussées volume à fond, même impression d'entendre des gens dire très fort des choses sans intérêt. Bref, la drogue, c'est mal.

Les Figures de l'ombre (Theodore Melfi, 2016)
Je crois que Kevin Costner n'est jamais meilleur que dans les films des années 1960, costumes ternes, lunettes en trapèze et cheveux bien coiffés. Il est l'un des responsables de la NASA quand les Soviétiques étaient plus fort que les Américains dans la conquête spatiale. Et pourquoi avaient-ils pris un tel retard ? A cause de la ségrégation raciale en Virginie. Les Figures de l'ombre n'ira jamais aussi loin dans la dénonciation. Le film commence au même moment et dans le même Etat que Loving, mais l'approche de Jeff Nichols était naturaliste, jusqu'à l'épure et jamais édifiante. Les Figures de l'ombre est une comédie quand il énonce les méfaits de la ségrégation dans les bureaux de la NASA et une romance cucul la praline à la maison. Et sinon, il y a le thriller sur le compétition spatiale, mollasson, mais ce sont encore les meilleurs moments.

Aucun commentaire: