samedi 25 février 2017

Zigoto vicomte par amour / Huns and hyphens (Larry Semon, 1918)

Zigoto, en voilà un nom rigolo. L'acteur et réalisateur Larry Semon n'est plus très connu aujourd'hui, mais Lobster avait édité quelques une de ses courts métrages dans des coffrets Laurel et Hardy avant qu'ils ne soient en duo. Huns and hyphens (les boches et les traits-d'union) est titré en français Zigoto vicomte par amour. En effet, Zigoto se fait passer auprès de Vera Bright (Madge Kirby) une jeune femme pour un vicomte, bien habillé, digne et qui lui fait la cour.

Il n'est absolument pas aristocrate comme la scène suivante le démontre. Il file dans une minuscule automobile (enfin, une carriole pour enfants tractée par d'autres voitures grâce à une corde), il rentre dans un restaurant. Tous les serveurs s'approchent, retirent les vêtements de Zigoto qui enfile son tablier et devient lui aussi serveur. Un de ses collègues pose sur sa main un plateau, il ne lui reste plus qu'à aller en salle.

Vicomte ou serveur, Zigoto garde le même regard quand il se change mais s'énerve tout rouge quand un client du restaurant ne se lève pas pour l'hymne national. Faut dire que les traîtres sont légion. Ces traîtres ont prêté allégeance au Kaiser (on est donc dans les derniers mois de la première guerre mondiale) et ces gredins veulent voler les plans élaborés par Vera Bright, elle a construit un masque à gaz.

Parmi tous ces renégats, on trouve le valet de Vera qui alerte ses complices, tout simplement le patron du restaurant, mais aussi tous les autres serveurs et un client qui est interprété par Stan Laurel. Stan fait semblant d'être un simple client, mais il vole des œufs, Zigoto lui donne un coup de pied au cul. Les œufs se cassent et il en sort des poussins aux pieds de Stan. Le comique de Larry Semon est aussi empreint de poésie.

Passé le splastick facile à la mode dans le comique de l'époque (coups de pied, baffes, chutes, envoi d'objets, un serveur qui se déplace à quatre pattes), Larry Semon règle admirablement les entrées et sorties de ses personnages dans la grande scène des portes qui claquent. Pour pimenter le tout, il détruit tout le décor en balançant les traîtres sur les murs qui s'effondrent, telle une métaphore de la fin de l'Empire allemand.

















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