dimanche 18 décembre 2016

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Papa ou maman 2 (Martin Bourboulon, 2016)
Même s'il tente de faire du cinéma avec un long plan séquence en ouverture de son film, Martin Bourboulon se débrouille très bien avec l'esprit théâtre de son film. Entrées et sorties menées tambour battant (les deux maisons des parents se font face à face et tout le monde circule entre elles), coups de théâtres (l'arrivée du nouveau petit ami de Marina Foïs suivie de l'annonce à Laurent Lafitte qu'ils se connaissent depuis 5 ans), portes qui claquent (ah les disputes entre un papa, une maman) et des répliques débitées avec puissance et grâce par les deux têtes d'affiche. Malgré une bifurcation du récit qui laissait craindre le pire, c'est-à-dire du Patrick Braoudé (les 3 enfants qui tentent de manipuler leurs parents) que le réalisateur évite avec ironie, Papa ou maman 2 est un film hilarant et drôle la plupart du temps parce qu'il n'essaie pas d'échapper à son curieux caractère théâtral. Faut pas gâcher son plaisir, c'est si rare une comédie drôle.

Personal shopper (Olivier Assayas, 2016)
La première demi-heure intrigue un peu parce que le cinéaste s'aventure dans le domaine de Apichatpong Weerasetakul, un fantastique de forêt où Maureen (Kirsten Stewart), médium, est isolée. Elle revient dans la maison immense et sans lumière où son frère jumeau est décédé pour en apercevoir les traces. Olivier Assayas ne quitte pas son actrice d'une semelle qu'il filme seule au milieu de l'inconnu. Parallèlement, il s'acharne à montrer un métier rarement exercé, le magasinier de mode. Maureen va de magasins de luxe en boutiques chic pour récupérer bijoux et fringues hors de prix pour une star infecte. Ce n'est pas le métier en soi qui est intéressant et que Olivier Assayas filme avec neutralité, sans critique ni passion, c'est le rapport entre la star qui traite Maureen comme un larbin et la vie de cette dernière hors de son boulot. Elle habite à Strasbourg-St-Denis dans un appartement modeste, porte des baskets, des jeans et un pull élimé. Ensuite, le film se lance vainement dans un thriller à base de SMS. On devine très vite qui est l'expéditeur secret, mais pas Maureen. Assayas feint de ne pas croire qu'on puisse avoir deviner et poursuit vainement son suspense, il n'a donc aucune croyance dans l'intelligence du spectateur.

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