vendredi 8 juillet 2016

Tarzan (David Yates, 2016)

Je crois qu'il va falloir créer un nouvel adage cinématographique : quand Christoph Waltz est dans un film, t'es à peu près sûr que c'est un nanar. L'acteur semble s'échiner à cumuler les choix douteux depuis Les Trois mousquetaires, fleuron du nanar. Et la combinaison avec David Yates, auteur des 4 derniers épisodes de Harry Potter, n'arrange pas les choses. Dans le cas de Tarzan®, la première séquence décline un hommage à Terrence Malick (Waltz, la main entourée d'un chapelet – il servira plus tard à étouffer Tarzan – effleure les herbes folles), puis un combat comme dans 300, une peuplade africaine remplaçant les Spartes, à grand coups de ralentis le tout enrobé de plans circulaires, ces mêmes Africains sont maculés de blanc comme les war boys de Mad Max Fury Road. Un nanar est un film navrant mais rigolo. En l'occurrence, chaque moment de tension fait sourire, chaque morceau de comédie (dévolue à Samuel L. Jackson) tombe à plat et le sérieux du propos s'avère insignifiant.

Contrairement au Tarzan de Johnny Weissmuller, celui-ci se situe en 1890. John Clayton Lord Greystoke (Alexander Skarsgård ) est retourné vivre à Londres avec son épouse Jane (Margot Robbie). Mais le film explique tout son passé grâce à des flash-backs sépia et ralentis, sa naissance, son adoption par une femelle gorille, la lutte pour la survie face aux mâles dominants, l'apprentissage du déplacement en lianes. Et surtout, hyper important, comment communiquer avec les animaux. Cette fois, Tarzan est ami avec tous les animaux, y compris les terribles crocodiles et les fiers lions. Difficile de ne pas éclater de rire quand, une fois revenu en Afrique, Greystoke s'approche de trois lions et leur fait des m'amours. Jane derrière explique à Samuel L. Jackson qu'ils se connaissent depuis l'enfance. Comme Robert Pattinson dans les Twilight, Alexander Skarsgård passera son temps la bouche mi-ouverte (ou mi-close selon son humeur) et émettra un petit « hun hun » pour causer avec les animaux sauvages.

Le grand propos du film est de dénoncer le colonialisme et l'exploitation des ressources naturelles de l'Afrique. Et attention, les méchants, ce ne sont pas les Américains ou les Britanniques (ces derniers possédaient pourtant la moitié du continent), mais les Belges. Méchants Belges qui n'hésitent pas à réduire en esclavage les indigènes, à les enchaîner à moitié nus et à les abattre d'un coup de fusil quand ils se rebellent. Tout ça pour un coffre de diamants que l'ennemi de Tarzan vend à Christoph Waltz en échange de l'homme singe. Oui, car l'ennemi de Tarzan a une vengeance à assouvir. On en connaîtra la raison dans un beau flash-back sépia au ralenti. Le film comble mes attentes avec des combats terriblement mal chorégraphiés, des dialogues hilarants, un romantisme cucul la praline et une mise à sac d'un fort belge par des buffles, des lions, des crocodiles et des éléphants (tous en images numériques). Quand les pachydermes arrivent, Tarzan a cette réplique géniale sur "la mémoire du monde qui se trouve dans les yeux des éléphants". Mieux qu'une fable écolo, Tarzan est un authentique nanar, le meilleur depuis Hercule de Renny Harlin.

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