dimanche 3 juillet 2016

La Vie est à nous (Jean Renoir et ses amis communistes, 1936)

En complément de programme de ce film commandé par le Parti Communiste Français en janvier 1936, on peut voir un formidable court-métrage produit par la CGT. Grèves d'occupation évoque en 12 minutes les grèves de juin 1936 qui eurent lieu juste après l'arrivée du gouvernement Blum. En ces temps de Loi Travail, voir ce court-métrage met du baume au cœur. On y parle de la joie de vivre, de solidarité et de fêtes populaires, on y dénonce les « salopes » briseurs de grève. Les usines deviennent des petites communautés où l'on dort, l'on mange ou l'on se marie dans une joie communicative. Un patron regarde dépité et étonné l'occupation de son usine (tiens, cette pratique est bien abandonnée). C'est très drôle et revigorant (la scène hilarante où les grévistes ont le couteau entre les dents).

Le film de Renoir est bien plus sérieux, plus édifiant, tout aussi militant avec ces trois fictions où le PCF défend l'opprimé par la patronat. Une grève contre un vieil ouvrier licencié par le patron. Les ouvriers demandent à ce que le contremaître cesse de les harceler. Une vente aux enchères de biens d'une famille de paysans pauvres qui tourne court (bien fait pour l'aristo qui ne voulait rien entendre plutôt qu'être conciliante). Puis un chômeur qui a du mal à trouver du travail correspondant à son diplôme. Il va trouver du soutien au PCF. La Vie est à nous regorge d'images d'époque sur les ligues fascistes qui menacent les travailleurs. Hitler fait un discours avec un aboiement qui remplace sa voix (très bon), une musique de cirque accompagne un défilé militaire (rigolo).

Le film commence avec le discours officiel que professe un instituteur, discours qui ne correspond guère à la réalité de la France de 1936, constatent amèrement les élèves après l'école. Le film se termine avec les discours des dirigeants communistes (Marcel Cachin, Vaillant-Couturier, Jacques Duclos, Maurice Thorez entre autres, pour n'évoquer que les plus connus). Chacun, devant les portraits de Lénine, Marx, Engels et Staline, répondent au discours initial de l'instituteur et promettent une vie plus belle grâce au PCF. Dans ce court film de propagande, la vie est plus belle que la réalité et Jean Renoir, qui fait une courte apparition en tant que patron du café, tente d'en apporter la preuve par trois. On savait rêver en 36 !

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