jeudi 19 mai 2016

L'Arme fatale 2 (Richard Donner, 1989)

Au cours d'une des scènes d'action palpitante de L'Arme fatale, on pouvait lire sur le frigo des Murtaugh « Free South Africa End Apartheid ». Il faut dire qu'à l'époque, Ronald Reagan, comme Margaret Thatcher, continuait de commercer allégrement avec le gouvernement de Pretoria. En 1989, pour L'Arme fatale 2, l'Afrique du sud, son Apartheid et son consul, le bien nommé Arjen Rudd (Joss Ackland), rebaptisé avec sarcasme Aryen Rudd par Riggs, sont au centre du récit. En ce début de présidence de Bush père, les films sur l'Apartheid n'étaient pas si nombreux (Une saison blanche et sèche, Cry freedom) et n'oublions pas Johnny Clegg qui a permis à tant de monde de ma génération d'assister à son premier concert.

Joel Silver, plutôt qu'un film social, choisit de faire ce qu'il sait faire, un bon gros film d'action avec une course poursuite endiablée pour lancer L'Arme fatale 2. Roger Murtaugh (Danny Glover) est au volant, Martin Riggs (Mel Gibson) sur le siège passager, il tambourine, avec un grand sourire, le plafond tout content de poursuivre une voiture. Le break marron de Murtaugh va devoir changer de conducteur, s'engouffrer dans un tunnel, rouler sur deux roues et faire un tête à queue. La bagnole poursuivie s'avère cacher des pièces d'or. Il n'en faut pas plus au duo de flics pour aller visiter le consul dans sa villa sur pilotis, mais le salopard (qui a déjà fait tuer son homme de main) est protégé par une immunité diplomatique.

Joel Silver, Richard Donner et les scénaristes n'y vont pas avec le dos de la cuiller pour charger les personnages des Sud-africains. Sadique et arrogant, Arjen Rudd a comme porte flingue un homme cruel et vicieux, Vorstedt (Derrick O'Connor) qui est l'archétype du sbire aux ordres qui ne semble n'avoir aucune limite. En l'occurrence, pour contrer les taquineries de Riggs, qui s'est entiché de la secrétaire du consul, Rika (Patsy Kensit), Vostedt décide d'abattre, à la bombe ou à la mitraillette, tous les flics collègues de Riggs et Murtaugh. Il enverra deux hélicoptères pour pilonner la caravane de bord de mer de Riggs ou mettra une bombe sous les chiottes de Roger. Ces gens-là osent tout et le film n'hésite pas à en faire des tonnes car plus c'est gros plus ça passe.

Un autre qui en fait des tonnes est Joe Pesci. Son personnage de Leo Getz (« what you want, Leo gets ») est une composition qui permet de pouvoir regarder encore aujourd'hui le film. Leo Getz est l'enquiquineur en chef, celui qui s'incruste partout sans qu'on lui demande rien, l'homme catastrophe. Riggs et Murtaugh doivent supporter son flot ininterrompu de paroles, ses caprices d'enfant gâté et ses gaffes à répétition. La référence de ce trio, qui sera prolongé dans les deux Arme fatale suivants, c'est The Three Stooges dont le comique consiste à montrer les trois acteurs se donner des baffes pendant tout leurs films (ils furent très populaires, ils en ont tourné une tripotée). Riggs et son fidèle chien Sam regardent l'un de leur film sur leur télé dans la caravane. Le comique du film est à l'image de la violence, exubérant et jamais dans la demi-mesure. Mais Joel Silver ira encore plus loin.















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