lundi 21 mars 2016

La Sixième face du Pentagone (Chris Marker & François Reichenbach, 1967)

La Sixième face du Pentagone désigne sa destination, le siège de l'armée américaine, plus importante institution au monde ; son objectif, pénétrer dans les lieux et ses participants qui veulent lutter contre la guerre du Viet Nam. C'était le 21 octobre 1967, Lyndon Johnson était président des Etats-Unis, il poursuit la guerre du Viêt Nam. Dans la plus grande démocratie du monde, comme disent les médias depuis que les médias parlent des Etats-Unis, tout le monde peut manifester. Et de fait tout le monde est présent sur les abords du Pentagone. Des néo-nazis distribuent des tracts pour demander le gazage des Viet Congs, des curés exhortent les étudiants à s'engager. Ces grands démocrates que sont les bébés Hitler et les corbeaux en soutane n'intéressent pas vraiment Chris Marker et François Reichenbach.

Ceux que les deux cinéastes sont venus bien volontiers filmer, ce sont les hippies à fleurs, les militants Black Panther, les chanteurs de protest songs, les afficionados du Che Guevara et bien entendu les étudiants, le groupe le plus nombreux, venus aussi brûler leur livret militaire. Ils risquent d'ailleurs cinq ans de prison pour ça. La manifestation est joyeuse, puis commence à dégénérer face à la police venue protéger le Pentagone. Montrer des nazis et des conservateurs en début de film permet de pouvoir les comparer avec la police et l'armer en fin de film, et Marker et Reichenbach ne se gênent pas. Le commentaire affirme qu'un manifestant dit que la police a peur, mais les armes pointées sur les manifestants montrent que la démocratie a un peu de mal. Le film se termine sur cette fameuse photo de Marc Riboud, cette femme qui offre une fleur à un soldat.

















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