samedi 13 février 2016

Le Trésor (Corneliu Porumboiu, 2015)

Le voisin sonne à la porte. Costi (Toma Cuzin) lit à son bambin, qu'il vient d'aller chercher à l'école, les aventures de Robin des Bois. Ce voisin, Adrian (Adrian Purcarescu) explique, l'air inquiet, sa difficile situation financière. Il aimerait emprunter 800 € à Costi. Mais c'est la crise pour tout le monde, Costi ne peut pas lui prêter de l'argent et il retourne auprès de son fils poursuivre la lecture. Et ça sonne à nouveau. Cette fois, il explique à quoi pourra servir cette somme : chercher un trésor.

Pour moi qui ne connais de l'Histoire de la Roumanie que la période des tyrans Ceausescu (je recommande d'ailleurs Autobiographie de Nicolae Ceausescu, documentaire passionnant d'Andrei Ujica), j'étais un peu perdu avec tout cette jonglerie de dates et d'événements. Mais, c'est sans doute l'idée d'Adrian de semer un certain trouble dans l'esprit de Costi, de le convaincre avec tout un tas d'éléments qui doivent passer pour véridiques.

Adrian déballe toute une histoire de famille qui aurait caché dans le jardin de leur vieille demeure un trésor. Toutes les époques au travers de ce récit que le voisin débite à toute vitesse, tous les régimes semblent s'être abattus sur la famille d'Adrian, cela pour expliquer qu'ils ont été obligé de dissimuler ce trésor. Adrian affirme qu'il partagera avec Costi ce trésor, qui sera forcément fabuleux. Ce dernier en parle, sans réel enthousiasme à son épouse.

Première étape : trouver un détecteur de métaux. Problème : c'est très cher d'en louer un. Et ensuite, le loueur explique qu'il faudra déclarer aux autorités la découverte du trésor, et qu'ils ne recevront probablement pas grand chose une fois les impôts. C'est là que Cornel (Corneliu Cozmei) aborde Costi pour faire tout cela en douce, pour la moitié de la somme et sans déclarer le trésor à la police. Costi accepte cet arrangement.

Après une première partie enfermée dans les pièces (l'appartement de Costi, son travail, l'office du loueur), le film se déplace dans la campagne roumaine. Le trio Adrian Costi et Cornel forme un ensemble qui débute sur un mode légèrement comique (Cornel a un peu du mal avec l'emploi de ses détecteurs) pour bifurquer, tandis que la nuit commence à tomber et qu'ils creusent sans fin un trou, à se disputer, à s'invectiver.

Adrian devient très nerveux. Le film aurait pu aller dans le champ du slasher, Cornel aurait pu s'emparer d'une pelle frapper les deux autres et creuser seul. Mais, Corneliu Porumboiu préfère rester avec ce le ton de conte pour enfants, qui ouvrait le film. Un conte minimaliste dont le finale en trompe l’œil donne un charme indéniable à cette aventure parfois éprise d'une certaine nonchalance.

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