dimanche 31 janvier 2016

J'ai aussi regardé ces films en janvier

Parfois, je n'ai pas envie d'écrire sur les films que je viens de voir, soit parce que je les trouve trop navrants et franchement pas rigolos, soit par paresse, soit parce que je n'ai pas grand chose à dire. Voici les films que j'ai vu ce mois de janvier parmi ceux sortis en salles sur lesquels je vais me contenter d'écrire quelques lignes.

Joy (David O. Russell, 2015)
Le scénario de Joy me fait penser à ceux que Scott Alexander et Larry Karaszewki avaient écrit pour Tim Burton et Milos Forman (Ed Wood, Larry Flynt et Man on the moon). Des hommes qui luttent contre le système qui cherche à les broyer. Le personnage de Jennifer Lawrence a aussi un rêve, fabriquer un balai qui permettra aux femmes de faire le ménage plus vite. Et ceux qui l'empêchent de mener son projet sont, pêle-mêle, sa famille envahissante qui vit tous sous le même toit (disputes entre le père – Robert de Niro – et l'ex-mari – Edgar Ramirez), les investisseurs (Isabelle Rossellini), les fournisseurs qui veulent l'arnaquer et la télévision où elle fera du télé-achat. Mais contrairement aux films cités ci-dessus, Joy ne fait que valider le bonheur du capitalisme libéral et le rêve américain parce que le système, in fine, protège les rêveurs.

Creed, l’héritage de Rocky Balboa (Ryan Coogler, 2015)
C'est assez rare pour le signaler, Ryan Coogler est né dix ans après le premier Rocky, tout comme Michael B. Jordan (très bon, j'espère qu'il trouvera d'autres bons rôles) qui joue ici Adonis Creed, alias Donnie Johnson pour préserver son anonymat. Après une adolescence délinquante, Adonis est adopté par la veuve de son père (Phylicia Rashad, Clair Huxtable dans la série Cosby Show). Il devient un brillant homme d'affaire et quitte cette vie bien rangée pour devenir boxeur. Direction Philadelphie et le restaurant Adrian's tenu par Rocky (Sylvester Stallone) qui vit dans les souvenirs des anciens films. Tout Creed sera donc un moyen de ses rappeler ce passé glorieux. Ainsi les combats de boxe et les entraînements sont soignés mais la romance entre Adonis et sa voisine du dessous est cucul la praline.

Spotlight (Tom McCarthy, 2015)
Avec un sujet pareil, je craignais le pire. Le sujet : des journalistes d'investigation qui enquêtent sur un prêtre pédophile à Boston, ville la plus catholique des Etats-Unis. Tout se passe en 2001 et cette poignée de reporters a bien du mal à trouver des éléments tant la censure à la fois de la Justice, de la Police et de l'Eglise leur met des bâtons dans les roues. La minutie du scénario qui met le spectateur à la place que Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel MacAdams et Brian D'Arcy James, quarteron mené par un nouveau rédacteur en chef (Liev Schreiber, d'une sobriété redoutable), est remarquable. Le film est passionnant, précis et d'une clarté appréciable. Je crois que la réussite de Spotlight tient à un seul détail, essentiel mais rarement utilisé : ces journalistes sont tous célibataires, pas d'atermoiements familiaux pour poursuivre leur travail. Ces problème conjugaux, c'était ce qui plombait L'Enquète de Vincent Garecq sur l'affaire Clearstream.

Made in France (Nicolas Boukhrief, 2014)
Les rebondissements autour de la sortie de Made in France ont été tellement nombreux qu'ils ont occultés que ce sujet, une cellule djihadiste qui s'apprête à commettre un attentat a déjà fait l'objet de plusieurs films, bien meilleurs, ces dernières années. Hadjewich de Bruno Dumont (2009), We are four lions de Christopher Morris (2010), La Désintégration de Philippe Faucon (2001) et Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (2012). On retrouve dans Made in France certaines scènes similaires à La Désintégration : le nouveau prénom du jeune converti, l'entraînement aux armes ou le rasage de la barbe pour passer inaperçu. L'une des tentations du film est de jouer sur le thriller, mais les dialogues sont toujours démonstratifs, explicatifs et plats (les répliques entre Sam le journaliste et le flic qui lui fait du chantage), chaque scène semble contredire la précédente (après avoir demandé à tout le monde de passer inaperçus, le gang décide de voler de quoi faire une bombe et tue un policier alerté par l'alarme), les personnages sont des archétypes et oublient leur but dès qu'ils se disputent (la scène où Christophe alias Youssef ne veut pas qu'on jette sa télé). En vérité, Made in France est tellement hors sujet qu'on se rend compte que les personnages pourraient être basques, coiffeurs ou fans de foot que le film serait pareil.

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