dimanche 27 décembre 2015

Le Nouveau (Rudi Rosenberg, 2015)

Avec sa jolie petite bouille que surmontent des cheveux gentiment bouclés, Benoît (Rephaël Ghrenassia) s'apprête à rentrer dans son nouveau collège parisien. Ses parents ont déménagé de Normandie avec le petit frère de Benoît et s'inquiètent de la timidité de leur fils. Qu'on soit rassuré, l'adolescent sans problèmes va vite faire la rencontre de Johanna (Johanna Lindstedt), d'origine suédoise, pour qui il a le béguin et de Charles et sa bande, les petits princes du collège, garçons populaires et qui balancent des vannes. Benoît, sur les conseils de sa maman, les invite chez lui, mais la peinture rose de sa chambre et les Polly Pocket collés sur la fenêtre cataloguent l'ado dans la catégorie des élèves sans amis. Qui plus est Johanna rentre dans la bande de Charles. Le gamin se retrouve seul, surtout à la cantine et pour rentrer chez lui.

L'univers du Nouveau est uniquement habité d'ados. Les parents de Benoît que l'ont voit en début de film n'interviendront jamais dans le récit, à peine plus que les profs. C'est grâce à l'absence des parents de Benoît que le petit groupe de marginaux se forme autour de Benoît qui les a invités à une soirée chez lui. Son oncle immature et chômeur (Max Boublil) lui organise cette soirée où toute la classe est invitée mais où personne ne viendra sauf Aglaë (Géraldine Martineau), Constantin (Guillaume Cloud Roussel) et Joshua (Joshua Racca). La bande des losers selon les critères de l'échelle Richter de John Hughes, mais le premier film de Rudi Rosenberg n'a aucun rapport avec l'idéologie du teen movie américain. Les losers ne vont pas devenir le groupe à la mode et écraser les autres. Cette fête à est le pivot du film, une fête ratée mais totalement réussie. La cruauté du conte reste gentille.

Les nouveaux amis de Benoît sont d'abord montrés comme des personnages pathétiques (tout autant que Benoît dans sa recherche désespérée de se faire des amis). Joshua, le petit enveloppé glouton tient des listes bizarres, Aglaë l'handicapée remet à sa place tout le monde avec son regard franc et direct, Constantin dit tout ce qui lui sort par la tête, se trouve toujours dans des situations délicates et veut fonder une chorale dans le collège. A force de micro-récits, ce pathétique se transforme en sympathie pour les personnages. La force du film, ce sont ses dialogues. Les quatre jeunes acteurs sont admirablement bien dirigés. Ils ne sortent pas des répliques constituées de vannes (tendance Kev' Adams dans Les Profs) ou de phrases d'adultes (tendance Sophie Marceau dans La Boum). Le naturalisme du Nouveau est ce qui le plus appréciable, un naturalisme modeste (le film aurait pu oser aller plus loin) est équivalent à celui qui avait été salué dans Les Beaux gosses.

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