lundi 7 décembre 2015

Joe's apartment (John Payson, 1996)

John Payson fait partie de ce cercle de cinéastes qui n'ont tourné qu'un seul film dans leur vie, mais un film suffisamment marquant pour qu'on s'en souvienne. Le gentil Joe (Jerry O'Connell) débarque de son Iowa natal pour New York, où, pas de chance pour sa pomme, il se fait tout voler dès qu'il sort du bus. Sans le sou, il doit trouver un appartement vite fait. Oh que les loyers sont chers à New York, sauf ceux plafonnés, mais ceux-là sont rares et dans des quartiers mal famés (tout ça c'était avant que Bloomberg rénove de fond en comble la ville). Un artiste post new wave néo punk délicatement nommé Walter Shit (Jim Turner) conseille Joe qui va finalement trouver un logement dans ses moyens. L'appartement est dans l'immeuble le plus vétuste de New York.

Seulement voilà, Joe doit partager son appartement, une colocation bien inhabituelle puisque il cohabite avec une colonie de cafards. Et ces cafards parlent, beaucoup, avec une petite voix de crécelle. Et ils chantent aussi et dansent parfois. Ils sont ravis du nouvel habitant de l'appartement. Joe n'est pas seulement fauché comme les blés, il est aussi un souillon. Les déchets s'accumulent, les parts de pizza moisissent et les chaussette sales s'entassent. Un bonheur pour les cafards et pour le spectateur ravi de ce burlesque débridé. Bien entendu, le réalisateur n'a pas dressé des milliers de cancrelats pour son film, ce sont des effets spéciaux et parmi les voix, on entend Dave Chappell, BD Wong ou Tim Blake Nelson, alors à leurs débuts. Tout cela est à la sauce MTV (producteur du film), ultra coloré, monté à la hache et léger comme un clip des années 90.

Les cafards passent leur temps à taquiner Joe, à lui causer de nombreux soucis dans ses recherches d'emploi et à perturber sa vie intime avec la blondinette Lily (Megan Ward). Ce ne sont pas eux les vilains de Joe's apartment. Le père de Lily est un sénateur douteux et fan de lingerie SM (Robert Vaughn) qui désire par tous les moyens faire raser l'immeuble de Joe et y construire une prison ultra sophistiquée. Ces moyens, ce sont deux grosses brutes au cerveau vide. Construit comme un cartoon hyper vitaminé, Joe's apartment est un mélange entre le trivial extrême (Joe trimbale des excréments pour faire plaisir à Lily) et la poésie naïve (cette dernière rêve de transformer le lieu en jardin de fleurs). Car, on le sait, les fleurs ne poussent que grâce à du bon fumier et les idées dégénérées font parfois des comédies bien sympas.










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