dimanche 15 novembre 2015

Out 1 Noli me tangere, Troisième épisode : De Frédérique à Sarah (Jacques Rivette, 1971)


 
Si on ne connaissait pas grand chose à Balzac, l'épisode 3 de Out 1 titré De Frédérique à Sarah explique tout sur l'écrivain. Jean-Pierre Léaud se rend chez un savant interprété par Eric Rohmer qui porte un bouc. Comme le personnage de Léaud est encore sourd-muet, il a écrit ses questions sur une feuille. Il se fait réprimander par Rohmer « ça n'est pas un accent circonflexe mais un accent aigu » avec un petit sourire gêné. Eric Rohmer explique tout ce que nous devons savoir pour poursuivre l'aventure autour des mystérieux courriers que le sourd-muet a placardé sur son mur. Il cherche un sens au texte et va finalement le trouver. Il doit se rendre au 2 place Sainte-Opportune. Il a assemblé les premiers mots du texte, un peu comme Tintin dans L'Ile noire.

Depuis que Out 1 a commencé, il est assez singulier de voir Jean-Pierre Léaud sans voix, lui qui est si prolixe dans les films de François Truffaut, Jean Eustache ou Jean-Luc Godard. C'était un effet à retardement. Au bout de quatre heures, l'acteur se glisse dans une cabine téléphonique et appelle ses parents pour avoir une carte de presse. On apprend ainsi qu'il s'appelle Colin. Muni de cette carte de presse, il va pouvoir infiltrer les membres fondateurs d'une toute nouvelle revue. La réunion de fondation de cette revue a lieu au 2 place Sainte-Opportune dans une boutique qui s'appelle L'Angle du hasard. Bulle Ogier et Barbet Schroeder sont de cette revue, avec trois autres amis, ils discutent à bâtons rompus sur la ligne à adopter, allusion à la nouvelle ligne marxiste-léniniste adoptée par les Cahiers du cinéma à cette époque.

Les répétitions des deux troupes de théâtre se poursuivent. Thomas expérimentent deux méthodes radicalement opposées, après avoir longuement hésité sur l'utilisation de dialogues pour illustrer Prométhée. On interprète deux visites au Dieu, l'une violente l'autre déférente, entre les deux les membres de la troupe discutent longuement. Thomas aborde pour la première fois de manière plus classique (pour le spectateur) la mise en scène mais il trouve que tout cela est trop conventionnel (il en discute avec Béatrice, sa copine, chez eux, allongés sur un divan dans un appartement petit-bourgeois qui contraste avec tout ce qu'on avait vu d'eux). Il veut demander son avis à Sarah (Bernadette Lafont) qui vit au bord de la mer et qui ne veut pas retourner à Paris. Quant à Frédérique, elle se fait violemment rabrouer par un motard (Jean-Pierre Stévenin) à qui elle parvient quand même à piquer du fric. A suivre...

Les captures d'écran sont issues du DVD édité par Carlotta.










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