dimanche 18 octobre 2015

Tintin et le mystère de la Toison d'or (Jean-Jacques Vierne, 1961)

 
Quand j'étais enfant, c'est-à-dire à l'époque où nous n'avions que trois chaînes de télévision, Tintin et le mystère de la Toison d'or passait régulièrement sur le petit écran. Il est encore diffusé et disponible en DVD. A moi les souvenirs de ma jeunesse. C'est une aventure inédite en bandes-dessinées, patronnée par Hergé avec des acteurs. L'expérience sera réitérée avec Tintin et les oranges bleues en 1964. Puis, ce seront des dessins animés d'une grande médiocrité visuelle dans les années 1960-1970, la série télévisuelle dans les années 1990 et le film de Steven Spielberg en 2011.

Tout commence à Moulinsart où le Capitaine Haddock (Georges Wilson) se prélasse dans un hamac. On remarquera qu'il est en habit de ville et monocle (comme au début de la BD Les Sept boules de cristal). Le facteur vient apporter une lettre qui lui signale qu'il a hérité d'un bateau nommé La Toison d'or. Avec Tintin (Jean-Pierre Talbot) et Milou, il décide de partir en Turquie où mouille la navire. Le professeur Tournesol (Georges Loriot) les rejoindra en Grèce, une fois sa nouvelle invention améliorée. Haddock est très fier de devenir le propriétaire d'un bateau, il revêt sa casquette et son pull bleu, ravi à l'idée de reprendre du service.

Las, la Toison d'or est un rafiot, mais un homme veut l'acheter. Cela cache quelque chose, affirme judicieusement Tintin, toujours prompt à détecter les complots. Effectivement, lorsqu'ils visitent Istamboul, on tente de les éliminer. Cela continue en Grèce dans une folle course poursuite dans la campagne, Tintin, Milou et Haddock sur une moto filent une voiture pour arriver à un mariage (chants et danses locales garanties sur facture). Notre intrépide Tintin comprend que l'armateur grec élimine les anciens amis de feu le propriétaire de la Toison d'or.

Les rôles sont vite distribués. Haddock avec son habituel bagout et sa colère soudaine est l'élément comique. Il éructe tous ses habituelles insultes qui sont restées à la postérité. Tintin se bat comme un beau diable contre tous les adversaires, conduit un hélicoptère, plonge en mer. Le jeune Jean-Pierre Talbot passe son temps à sourire et annone tant bien que mal ses dialogues où il devine ce qui se trame. C'est un héros d'action comme dans les bandes-dessinés. Tournesol est toujours la tête en l'air et les Dupondt sont évidemment deux éléphants dans une boutique de porcelaine.

Des acteurs célèbres à l'époque viennent faire un petit coucou pour les rôles secondaires (on appelle ça aujourd'hui des guests venus faire un caméo). Marcel Bozuffi, spécialiste dans les personnages de mafieux, incarne le véreux armateur grec (pourquoi ne pas lui avoir fait jouer Rastapopoulos). Dario Moreno, tout en maniérisme efféminé, est un vendeur de tapis évoquant le senhor Oliveira da Figueira. Charles Vanel joue un moine grec isolé dans un monastère situé en haut d'une montagne. Les Dupondt sont joués par deux frères (indiqués « Incognito » dans le générique) et doublés par Jacques Dufilho.

Tintin et le mystère de la Toison d'or se déroule dans deux pays que les bandes-dessinées n'ont jamais visité au cours des 24 albums, la Turquie et la Grèce. Le film lorgne vers un genre qui faisait florès en ce début des années 1960, le film d'espionnage international notamment en Turquie, centre névralgique des agents secrets. Tintin n'est évidemment pas Lemmy Caution, d'ailleurs le film ne comporte aucun personnage féminin, et le film s'adresse aux enfants de manière bien naïve et bourrée de clichés. C'est un peu le Goonies de mon enfance.












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