jeudi 22 octobre 2015

Retour vers le futur 3 (Robert Zemeckis, 1990)

 
« Voyager dans le temps est trop dangereux. Il vaut mieux que je me consacre à l'autre grand mystère de l'univers : les femmes », dit Doc Emmett Brown (Christopher Lloyd) à Marty McFly (Michael J. Fox) dans Retour dans le futur 2. La catastrophe de cette histoire d'almanach l'échaudé. Mais le problème est que, contrairement à Marty qui sort avec Jennifer même si elle est rapidement écartée du récit, Doc ne connaît aucune femme. Entièrement consacré à la science, le savant n'a sans doute jamais pris le temps de rencontrer des gens... à part Marty, son fils spirituel. Ce dernier apprend que Doc a voyagé jusqu'en 1885, un siècle avant le début des aventures initiales. Doc lui a expédié une lettre dans laquelle il affirme vouloir rester à cette époque.

Coincé en 1955, Marty veut rentrer chez lui, en 1985, retrouver sa famille et Jennifer. Grâce à cette lettre, il apprend que Doc de 1885 a caché la DeLorean dans une grotte. Doc de 1955 pourra la réparer. A côté de la grotte, Doc de 1955 et Marty découvrent la pierre tombale de Doc, mort une semaine après avoir écrit la lettre. On y lit aussi qu'une certaine Clara l'a aimé. A la bibliothèque, ils trouvent des articles de journaux, des photos de Doc en 1885, notamment une devant l'horloge de Hill Valley. Intrigué, il n'en faut pas pour que Marty décide d'avertir Emmett qu'il va mourir. Et c'est parti pour un nouveau voyage, direction 1885 et le western.

Dans Retour vers le futur 3, le western se fait avec l'imagerie que l'on en a. Vêtu selon les bons soins de Doc en 1955, ce pauvre Marty se voit affublé d'un costume de carnaval avec des franges (on se rappelle que chez sa mère, on était fan de Davy Crockett). Tout le monde se moque de lui, et notamment ses ancêtres irlandais, Seamus (Fox rouquin) et Maggie McFly (Lea Thomson), qui l'accueille au réveil, comme il se doit. Marty préfère les films de Sergio Leone, on voyait un extrait de Pour une poignée de dollars dans Retour vers le futur 2. Marty décide de choisir comme pseudonyme Clint Eastwood. Il s’affublera de son fameux poncho et d'une plaque de fer en guise de gilet pare-balles.

Le passage entre les deux siècles se fait justement dans un cinéma drive in. La DeLorean s'élance dans le parking, fonce vers une toile peinte représentant des Indiens, le plan suivant, Marty se retrouve en face d'une vraie troupe d'Indiens en furie. Pour accentuer son hommage, Robert Zemeckis a engagé l'un des acteurs favoris de John Ford, Harry Carey Jr pour figurer un vieux client du saloon, qui se moque de Marty avec Dub Taylor et Pat Buttram, deux autres vétérans du western. Ce dernier affrontera dans un duel de rue l'ancêtre de Biff Tannen (Thomas F. Wilson), une crapule sans vergogne. L'aventure des Retour vers le futur s'achève avec ce troisième épisode.

L'idée de Robert Zemeckis est de faire de ce jeune acteur plutôt lisse qu'était à l'époque Michael J. Fox le réceptacle de toutes nos émotions, nos angoisses d'ado et nos espoirs de vivre ces histoires. Le cinéaste plonge l'acteur banal et commun dans un déluge d'effets spéciaux et observe ce qui en sort. Le héros comprend qu'il ne peut pas contrôler le récit mais apprend à en utiliser les codes, ce héros c'était Bob Hoskins dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, Tom Hanks dans Forrest Gump ou Jodie Foster dans Contact. En ce sens, les films de Robert Zemeckis sont des témoignages de cet Hollywood de grand divertissement qu'il faut apprendre à dompter. Vous avez dit formaliste ?














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