vendredi 4 septembre 2015

Le Tout nouveau testament (Jaco Van Dormael, 2015)

Comme je le craignais, tous les gags du Tout nouveau testament sont dans la bande annonce. On y voit Benoit Poelvoorde éructer devant son ordinateur avec un dans son rôle habituel de grand râleur, on y voit Yolande Moreau hébétée, on y voit un jeune gars qui défie les lois de la mort avec un grand sourire et puis quelques acteurs connus dont François Damiens et Catherine Deneuve. Seulement voilà, la bande annonce dure deux minutes et le reste du film ne ressemble pas du tout à la bande annonce. D'abord Poelvoorde est très peu présent dans le film (à peu près 20 minutes) ensuite c'est sa fille Ea (Pili Groyne, son nom est en tête du générique) qui mène le récit. Autant le dire tout de suite, le niveau intellectuel, c'est « Martine fait de la philosophie ». Déjà dans Mr. Nobody, Jaco Van Dormael se prenait comme un grand penseur mais, comme ici, il apparaissait comme un cinéaste poseur qui ne serait jamais sorti de ses cours de terminale. Le Tout nouveau testament est à la fois, puéril, infantile et immature. Jaco Van Dormael rêve depuis toujours d'appartenir au cercle des adeptes du réalisme poétique que sont ses pairs Jean-Pierre Jeunet (le soupçon d'Amélie), Terry Gilliam (le visuel suranné), Alejandro González Iñárritu (la choralité déglinguée), Albert Dupontel (les personnages en marge) et Edgar Wright (les épreuves qui se succèdent). Il pique à chacun un élément, croyant construire une œuvre sur l'état du monde actuel. Comme ces cinéastes cités, Jaco Van Dormael est un enfant de Paulo Coehlo.

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