dimanche 6 septembre 2015

Le cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 3 : Le cinéma

Peter Bogdanovich en 2014
La sortie vidéo de Broadway therapy est l'occasion de revenir sur la filmographie et la carrière de Peter Bogdanovich. Ses films peuvent être classés en trois catégories, les films qui sont des vaudevilles, ceux qui se déroulent dans le sud profond des USA et ceux qui parlent du cinéma.

Le cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 3 : Le cinéma

Boris Karloff dans La Cible
La Cible (Targets, 1968)
Peter Bogdanovich a d'abord été critique de cinéma. En 1967, il tourne un film de science-fiction titré Voyage to the planet of prehistoric women constitué d'extraits d'un film SF soviétique et de scènes sensuelles (tournées par Bogdanovich) avec Mamie Van Doren. Le résultat est atroce mais il faut bien commencer. La Cible, série B, est un moyen de rendre hommage à Boris Karloff qui incarne ici un acteur de films d'horreur en fin de carrière obligé de faire des pubs pour survivre. Le film est un hommage généreux aux acteurs de série B, véritables héros du cinéma pour Bogdanovich, qui joue dans son film un scénariste. Ma note : 6,5/10

John Ford dans Directed by John Ford
Directed by John Ford (montage d'origine en 1971, montage additionnel en 2005)
Documentaire sur John Ford contenant des entretiens avec le cinéaste. Mais John Ford reste très laconique, et quand il cause il est sarcastique. C'en est même comique. John Wayne est plus prolixe dans ses commentaires sur son mentor. Le film alterne les extraits des films de Ford selon un choix d'angles d'analyse. Au fur et à mesure que le film se déroule, il devient de plus en plus émouvant parce que Ford, ne lui en déplaise, ne parlait que lui dans ses films. Bogdanovich dans ce documentaire ne se contente pas d'imprimer la légende du cinéaste, il en déplie son histoire intime. Ma note : 9/10

Nickelodeon (1976)
Dans les premières années du cinéma, les spectateurs payaient un « nickel » (5 centimes) pour voir des films dans des séances de 20 minutes. Nickelodeon est le récit de l'industrie de ceux qui tournait les films pour ces séances. Bogdanovich adopte un ton burlesque où s'affrontent Burt Reynolds et Ryan O'Neal. On y voit comment l'industrie s'y est développé à Hollywoodland, comme on disait jadis, sans jamais penser au versant artistique du cinéma. Jusqu'à ce que ces cinéastes incunables se rendent compte qu'un film bien fait et original faisaient venir plus de spectateurs. Tatum O'Neal est parfaite dans le rôle d'une petite peste. Ma note : 7/10

Un parfum de meurtre (The Cat's meow, 2001)
D'après une histoire vraie, ou presque, ou en tout cas qu'Orson Welles aurait raconté à Peter Bogdanovich (il faut d'ailleurs lire Moi, Orson Welles son passionnant livre d'entretiens). Soit le meurtre du cinéaste Thomas H. Ince lors d'une croisière pleine de stupre et de coups bas sur le yatch du milliardaire William Randolph Hearst. On y croise Chaplin (Eddie Izzard, pas ressemblant) qui veut coucher avec Marion Davis (Kirsten Dunst) la maîtresse de Hearst sous l’œil malveillant de la cancanière Louella Parsons (Jennifer Tilly). Le film n'est pas franchement passionnant. Bogdanovich imprime plus les ragots que la légende. Ma note : 4,5/10

Orson Welles et Natalie Wood dans Tomorrow is forever d'Irving Pichel (1946), extrait visible dans The Mystery of Natalie Wood
The Mystery of Natalie Wood (2004)
Les années 1995 à 2005 sont synonymes pour Peter Bogdanovich de travail à la télévision. The Mystery of Natalie Wood est un téléfilm en deux parties sur la vie de l'actrice de son enfance où, poussée par sa mère, elle devient figurante dans un film d'Irving Pichel à sa mort par noyade une nuit de 1981. Le téléfilm commence d'ailleurs sur ce drame. Bogdanovich mêle interviews, images d'archives et reconstitution bien fade. Robert Wagner, le mari de Natalie Wood, est interprété par Michael Weatherly, alias Tony Di Nozzo dans NCIS dont le père est joué dans la série par Robert Wagner.

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