samedi 5 septembre 2015

Le cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 2: Le Sud profond

Peter Bogdanovich en 1992
La sortie vidéo de Broadway therapy est l'occasion de revenir sur la filmographie et la carrière de Peter Bogdanovich. Ses films peuvent être classés en trois catégories, les films qui se déroulent dans le sud profond des USA, ceux qui sont des vaudevilles et ceux qui parlent du cinéma.

Le cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 2 : Le Sud profond

Timothy Bottoms dans La Dernière séance
La Dernière séance (The Last picture show, 1971)
Peut-être son plus grand film. Trois rôles principaux à trois jeunes acteurs (Jeff Bridges, Cybill Shepherd et Timothy Bottoms). Des rôles secondaires époustouflants (Elle Burnstyn, Cloris Leachman). Un noir et blanc magnifique. Hollywood prenait Bogdanovich pour un snob newyorkais, il filme avec une grande délicatesse une petite bourgade désolée du Texas au début des années 1950. L'histoire est mélancolique à souhait d'autant que le cinéma local doit fermer annonçant la fin d'une époque. Un chef d’œuvre de l'americana. Ma note : 9/10

Ryan O'Neal et Tatum O'Neal dans La Barbe à papa
La Barbe à papa (Paper Moon, 1973)
Là encore le noir et blanc sublime ce sud (Arkansas et Missouri) de la Grande Dépression. Ryan O'Neill est un petit escroc qui vend des Bibles à des gens dans le deuil. Il doit récupérer sa fille de 9 ans (jouée par Tatum sa propre fille), garçon manqué qui va l'aider dans ses affaires louches. Road movie drôlatique où les deux personnages vont rencontrer des affreux jojos, des gens encore plus escrocs qu'eux mais moins malins. Et la gamine doit aussi faire face à la libido débordante de son père et à sa naïveté devant les femmes. Deuxième chef d’œuvre consécutif. Ma note : 9/10

Jack le magnifique (Saint Jack, 1979)
Comme tous le cinéastes de sa génération issus du Nouvel Hollywood, Peter Bodganovich livre avec Jack le Magnifique son film sur la guerre du Viet Nam. Mais il filme à Singapour le parcours d'un proxénète dans les dernières semaines du conflit. Ben Gazzara tout en nonchalance traverse les rues de la ville état avec décontraction. Il fournit aux hommes d'affaires des filles. Mais devant les menaces des triades, il doit faire alliance avec l'armée et son représentant (le cinéaste lui-même dans un personnage de dandy) pour ouvrir un bordel. Tout commence comme une comédie, tout se termine comme dans un western où le bordel sera le saloon que les bandits viendraient prendre d'assaut. Ma note : 8/10

Cher dans Mask
Mask (1985)
D'après une histoire vraie. Cher est une mère célibataire qui élève au fin fonds de l'Arizona son fils Rocky (Eric Stoltz) au visage totalement déformé. Elle doit se battre contre le lycée qui veut le traiter comme un handicapé, contre des parents qui refusent que leur fille sorte avec Dennis et contre à peu près tous les préjugés. Pour l'aider, Cher a une bande de motards aussi gentils que réfractaires aux bonnes mœurs. On peut être ému par ce déferlement de bons sentiments. A signaler deux guests : Harry Carey Jr, un acteur fétiche de John Ford et Estelle Getty alias Sophia de la série The Golden girls. Ma note : 6,5/10

Texasville (1990)
20 ans après La Dernière séance, Bogdanovich filme la suite des aventures de ses personnages. Il situe l'histoire en 1984. En 33 ans, Jeff Bridges a grandi, a aimé d'autres femmes, a eu des enfants. Cybill Shepherd revient au bout de tout ce temps pour une triste raison. Quant à Timothy Bottoms, il déprime. Le charme n'opère cette fois pas, le récit n'est pas aussi passionnant et même les acteurs ne semblent pas vraiment y croire. Ma note : 4/10

Sandra Bullock et Samantha Mathis dans Nashville Blues
Nashville Blues (The Thing called love, 1993)
Miranda (Samantha Mathis), une jeune newyorkaise rêve de devenir une star de la country. Elle file en bus à Nashville et passe des castings pour pouvoir interpréter ses chansons le soir dans les bars. Elle y rencontre Linda Lue (Sandra Bullock) qui va devenir sa colocataire et deux gars Kyle (Dermot Mulroney) et James (River Phoenix) qui vont se disputer son cœur. Pour les amateurs de country, c'est un ravissement, pour les autres, ça sera plus dur. Il faut aimer les bluettes. Ici, on est loin de l'esprit frondeur de Nashville de Robert Altman. Ce fût le dernier film de River Phoenix. Ma note : 5/10

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