dimanche 30 août 2015

We are your friends (Max Joseph, 2015)

Honnêtement, le scénario de We are your friends on n'en a rien à foutre. C'est l'habituelle histoire du blanc-bec qui veut devenir calife à la place du calife tout en piquant la meuf du calife. Sans oublier les potes avec qui il faut rester amis même s'ils sont bien lourdingues (toute référence à Entourage est volontaire). Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas vu un film aussi WASP, avec des acteurs et des actrices qui n'ont jamais un kilo de trop. Pas un seul grassouillet dans le film, que des gens aux dents blanches et aux sapes bien assorties. Dans We are your friends, on est bien loin de la lose du personnage d'Eden, le film raté de Mia Hansen-Love. Zac veut devenir DJ, avec du succès, des meufs et du pognon si possible, mais aussi avec de la bonne musique. Il faut trouver ça dans ton cœur, lui dit son mentor. C'est beau comme une leçon de vie à Hollywood.

Dans le rôle du blanc-bec, Zac Efron est évidemment parfait, lui qui rêve de se débarrasser de son personnage de High School Musical, gentil garçon propret au sourire étincelant et à la coiffure ondulée. Comment faire : devenir le gentil mauvais garçon et fumer des joints. Et surtout se mettre le plus souvent torse nu pour montrer ce que certains concurrents n'ont pas : des abdos et du poil. Quand il se montre en promo de Dirty Grandpa à côté de Robert De Niro, tous deux torse nu, le ventre bombé, quand il joue avec le très velu et gros Seth Rogen dans Nos pires voisins ou quand il se fait pisser dessus par Nicole Kidman dans Paperboy, c'est chaque fois dans le même but. Zac Efron ose tout, y compris le ridicule. Il ne s'agit pas vraiment de prendre des risques, mais de chercher à se trouver une place à Hollywood dans la plus pure tradition du stéréotype hollywoodien.

La concurrence est forte. Dans la décennie écoulée, les acteurs qui passent leur temps à se mettre torse nu à chaque rôle sont nombreux. Taylor Lautner, le loup-garou de la franchise Twilight, a du mal à faire autre chose même si sa prestation dans la série Cuckoo était agréable. Kellan Lutz, lui aussi de Twilight, a tellement gonflé en biceps qu'il imagine être la relève de Vin Diesel. On l'a vu dans Expendables 3 (un terrible navet) et dans La Légende d'Hercule de Renny Harlin (un authentique nanar). Tous deux ont une carrière bien morne. Le seul concurrent à Zac Efron est Channing Tatum. Il a aussi commencé dans une franchise pour adolescentes (Sexy Dance) pour passer par un cinéma plus ambitieux (Michael Mann, Steven Soberbergh, les Wachowski) et surtout, jouer sur tous les registres, comédies, romance, aventure, film indé et blockbusters, avec de moins en moins de succès.

On pourrait ajouter à cette liste d'autres acteurs américains qui incarnent le jeune Hollywood sexy et #PerpetuallyShirtless des dix dernières années : Ryan Reynolds, Jake Gyllenhaal, Ryan Gosling, Joseph Gordon-Levitt et James Franco. Et ceux qui viennent d'ailleurs, Chris Hemsworth, Jai Courtney, Tom Hardy, Michael Fassbender. Leur prestige est dû tout autant à la corps nu au cinéma, visible en long, large et travers sur grand écran qu'à leur composition. Je me demande toujours s'ils sont interchangeables et combien de temps ils pourront jouer sur le registre physique. Pour finir avec Zac Efron et We are your friends, son personnage réussit dans la vie grâce à son talent musical, il reste ami avec son mentor mais il lui pique sa copine quand même. Dans les magazines, on utilise photoshop pour faire bander les abdos de ces acteurs, à Hollywood, les scénarios aussi passent par photoshop pour être plus vendeurs.

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