lundi 24 août 2015

Vive les vacances (John Francis Daley & Jonathan M. Goldstein, 2015)

Je ne sais pas si le retour de Chevy Chase grâce à la fabuleuse série Community a donné des idées à Warner de faire une suite à la franchise Vacation. Plus qu'un remake, Vive les vacances est une prolongation du concept : traverser les Etats-Unis dans une voiture pourrie et ne prendre que les mauvaises décisions. Rencontrer des tarés, emprunter des itinéraires mal famés, se tromper sur les intentions de chacun. Ed Helms joue à merveille Rusty Griswold, le fils de Chevy Chase et Beverly D'Angelo (qui feront une apparition en fin de parcours du film). Désormais lui-même mari et père, il emmène sa petite famille composée de sa femme (Christina Applegate aussi drôle que dans Ron Burgundy présentateur vedette) et ses deux fils, ados aux tempéraments opposés, sur les lieux du Vacation de 1983, soit le parc d'attraction Walley World.

Le film de John Francis Daley (qui jouait Lance Sweets, le psy dans Bones) et Jonathan M. Goldstein ont eu la bonne idée de lorgner du côté de We're the Millers et de se plonger dans la plus saine vulgarité. Ils y vont à fond, et d'abord par le langage ce qui leur a valu un classement R aux USA (interdit aux mineurs non accompagnés). Le plus jeune des deux fils est celui qui jure le plus, il harcèle son grand frère qui endosse le rôle du puceau, inversant les habituels standard des relations entre frangins. Cette inversion constituait aussi le noyau de l'humour de 21 Jump Street. Les sous-entendus sexuels, quels qu'ils soient, pleuvent sur ce pauvre ado qui est humilié par tout le monde. Pas franchement un film sur l'éducation familiale. Le fiston aura du mal à obtenir le soutien de ses parents, surtout quand sa mère vomit après avoir trop bu ou que son père croit l'aider pour draguer une fille.

Le film est construit selon la logique du film à sketches, avec ses bons et ses moins bons moments. Chaque étape est l'occasion de rencontrer des personnages (et donc des acteurs venus faire un coucou) qui vont encore plus humilier les Griswold. Ils veulent faire du canoë sur le Grand Canyon, ils veulent se baigner dans des bains chauds naturels, ils visitent le Four Corners, ils vont saluer la sœur et le beau-frère (Leslie Mann et Chris Hemsworth avec son buldge apparent), rien ne se passe comme prévu. Les Griswold se baignent dans un étang de merde, mais ils le font avec le plus grand aplomb. Le spectateur est le premier à découvrir ce qui se passe avant que les personnages se rendent compte de l'étendue de la catastrophe. Le film joue aussi sur quelques gags récurrents, dont le GPS en coréen et le routier étrange. Il était envisagé de faire une série avec ce nouveau Vacation. Quand on voit la mollesse des gags de Wet Hot American Summer, je me dis qu'un film de 95 minutes est franchement une bien meilleure idée.

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