mardi 25 août 2015

American ultra (Nima Nourizadeh, 2015)

Le duo Jesse Eisenberg Kristen Stewart aurait dû être flamboyant. Lui avec son débit ininterrompu, sa tête de gars toujours étonné et son grand corps longiligne. Elle avec sa voix coincée dans la gorge, sa bouche tordue et sa manie de remettre ses cheveux en place. Leur duo aurait pu être Cary Grant Katharine Hepburn dans L'Impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks, explosif chacun empêchant l'autre de débiter ses dialogues dans un concours de cabotinage jouissif. Bien des choses explosent dans American ultra, comme dans Mr. & Mrs. Smith de Doug Liman, référence du film. C'est d'ailleurs amusant de voir l'action du film se dérouler justement dans la ville de Liman, Virginie.

Mike (Jesse Eisenberg) est un espion dormant de la CIA mais qu'il l'ignore lui-même. Sans doute à cause des trop grandes quantités de drogue qu'il consomme. Sa copine Phoebe (Kristen Stewart) subit son état lamentable quand il laisse cramer une omelette sur le feu, quand il s'enferme dans les chiottes, quand il fixe sans but l'horizon. Eisenberg est très bon pour jouer les tarés, il ne semble faire pratiquement plus que ça depuis The Social network à l'exception d'Insaisissables et Zombieland. Stewart est elle dans le sous-jeu (comme à son habitude diront ses détracteurs), mais c'est qu'elle cache un lourd secret. Chut, je dirais rien, mais tout le monde a déjà deviné.

A l'ancienne, American ultra enchaîne les longues scènes d'explication avec des explosions et des combats entre Mike et la CIA. Car, il faut bien qu'on comprenne ce qui se passe et, hélas, tout passe par des tunnels de dialogues. Les scènes d'action sont toutes similaires, du gros rock en fond sonore, un montage ultra découpé et Mike qui découvre ses nouvelles aptitudes au combat. Le film se montre incapable de sortir du chemin balisé dans lequel il s'enferme, y compris avec les seconds rôles censés apporter un peu de fun. Le scénario, aussi improbable que Mr. & Mrs. Smith ou Hypertension de Taylor & Neveldine n'arrive jamais à atteindre leur niveau de sarcasme. Un gros gâchis.

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