dimanche 26 juillet 2015

Le Tigre vert / Eve's leaves (Paul Sloane, 1926)


« En un port très fréquenté d’extrême orient », ainsi commence Le Tigre vert, film d’aventures exotiques muet et américain de 1926 qui va effectivement se dérouler dans un port chinois, en tout cas il semble bien. Certes, il s’agit d’une reconstitution mais pour une fois qui montre l’effort pour paraître authentique. Le chef des pirates, c'est-à-dire le bandit Tigre vert, est un acteur américain. Son personnage s’appelle Chang Tang. Il sème la terreur dans la ville portuaire où le navire de commerce vient débarquer.

A bord de ce navire, le capitaine, un homme bougon a élevé sa fille Eve comme un moussaillon. C’est un garçon manqué qui s’habille en pantalons et porte les cheveux courts. D’ailleurs, elle manque de se faire séduire dans une auberge chinoise par deux jeunes femmes de joie, compte tenu de son aspect masculin général. Mais elle va tomber amoureuse de Bill Stanley incarné par l’acteur de western William Boyd. Ce qui étonne d’abord dans cette première partie est cette absence totale de féminité de Eve, mais elle est constamment dans l’action dans la découverte de l’autre. Or quand elle se « déguise » en femme et qu’elle tente de séduire Bill, elle est soudain ridicule. Mais le bandit Tigre vert a des sentiments, fort peu courtois certes, pour Eve qu’il va enlever et tenter de prendre.

C’est toujours amusant de voir comment on reproduit la Chine pour les spectateurs américains. Ce film d’une durée de 69 minutes, pur produit de consommation, n’est pas un très bon film, loin de là, mais tous le figurants sont asiatiques (je ne dirais pas tous Chinois, mais sans doute). Sur les murs des habitations, il y a beaucoup d’inscriptions en chinois, des banderoles et rien en anglais. On y mange des nouilles à la baguette, on y joue de la lyre chinoise, on y voit une partie de mahjong, on y compte grâce à un boulier. Et évidemment, les costumes tous flamboyants et exotiques, garnis de plumes ou de perles qui montrent que la seule personne qui a vraiment travaille sur Le Tigre vert, n’est pas le scénariste, mais le décorateur costumier.






Texte initialement écrit pour AsieVision

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